Le Journal de Montreal - Weekend

DES ARTISTES D’ICI COMME VOUS NE LES AVEZ JAMAIS VUS

- RAPHAËL GENDRONMAR­TIN PHOTO FOURNIE PAR CAMILLE GLADU-DROUIN

On pourrait presque le décrire comme « le photograph­e du rock ». Depuis plus de 10 ans, Marc-Étienne Mongrain capture en images la scène très vivante de la musique québécoise, avec un intérêt particulie­r pour la nouvelle génération. Dans son nouveau livre, Fallait être là ,le photograph­e a saisi des moments intimes de plusieurs musiciens, comme Hubert Lenoir, Klô Pelgag, Safia Nolin, Philippe Brach et Louis-Jean Cormier.

De son propre aveu, Marc-Étienne Mongrain n’est « pas très bon » comme photograph­e. Mais il réussit à capter des images uniques et authentiqu­es. Son secret ?

« Tout ça est bâti sur les relations personnell­es, dit-il. J’essaie de ne pas faire chier dans une van. Je deviens comme l’autre membre du band .»

Au fil des années, il s’est lié d’amitié avec plusieurs musiciens très en vue de la scène québécoise, dont Philippe Brach et Klô Pelgag. Alors qu’il a voyagé en Islande et au Pakistan avec le premier, en plus d’être aux premières loges de tous ses récents spectacles concept, Mongrain a accompagné Klô en tournée avec sa fille.

Dans le livre, on voit ainsi la jeune chanteuse et mère, avec sa petite Vénus, s’en aller prendre le traversier de Tadoussac. Et plus loin, on voit Klô seule perdue dans ses pensées, assise dans le métro de Montréal, alors que quelques heures plus tôt, elle jouait devant des dizaines de milliers de personnes à la Place des Festivals.

Cette confiance qu’ont les artistes dans le travail du photograph­e, elle s’est bâtie au fil des années. Marc-Étienne Mongrain ne se destinait pourtant pas à devenir le photograph­e que tous les rockeurs s’arrachent.

DÉCLIC À NEW YORK

2000, Quelque il travaillai­t part vers pour la fin le magazine des années La Semaine à coordonner des séances photo. Mais il n’avait alors jamais fait de photo de sa vie. Après avoir travaillé quelques années à MusiquePlu­s, alors que la station était sur le respirateu­r artificiel, il a donné sa démission et décidé de se jeter dans le vide.

« J’avais 29 ou 30 ans et je ne savais pas ce que je voulais faire dans la vie, se souvient-il. J’avais un genre de crise de la trentaine. »

Un voyage à New York avec sa soeur a été salutaire. Là-bas, il a parcouru les rues de la Grosse Pomme et a pris des photos avec un appareil bon marché. Le déclic s’est produit. À son retour à Montréal, il a décidé de mieux s’équiper en photo.

Parce qu’il faisait partie du groupe The Lemming Ways, Marc-Étienne Mongrain a commencé à photograph­ier des amis musiciens. De fil en aiguille, et grâce aux algorithme­s de Facebook, le bouche-àoreille s’est fait sur son travail. Le groupe Le Couleur l’a engagé pour faire les photos d’un single.

«Etçan’a jamais arrêté après. »

EXPO AUX FRANCOS

En plus du livre, qui contient quelque 350 photos de musiciens, Marc-Étienne Mongrain présentera une exposition sur le site extérieur des Francos de Montréal, en juin.

« Ça fait longtemps que je voulais faire ça. Et là, le timing était parfait avec les 35 ans du festival. Ce seront 35 portraits d’artistes qui se sont produits aux Francos depuis 1989 », dit-il.

Après avoir passé plus d’une décennie à couvrir la musique, MarcÉtienn­e Mongrain aimerait ouvrir ses horizons pour les prochaines années.

« J’aimerais bien amener le côté backstage aux institutio­ns, dit ce “photojourn­aliste manqué”. Par exemple, Hydro-Québec, ils pourraient me trouver cinq emplois qu’ils veulent mettre de l’avant. Ou j’aimerais aller voir comment se passe un shift de nuit à l’urgence. J’aimerais vraiment développer ce côté-là. »

Le livre Fallait être là, de Marc-Étienne Mongrain, paraîtra mercredi 7 mai.

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