Le Journal de Montreal - Weekend

C’EST UN PLAISIR DE VOIR COMMENT LES GENS ONT VÉCU CE DISQUE » – PIERRE LAPOINTE

- SARAH-ÉMILIE NAULT Le Journal de Montréal sarah-emilie.nault @quebecorme­dia.com

Pierre Lapointe l’avoue : coincé dans le beau tourbillon entourant la sortie de son premier album, il y a 20 ans, il n’a pas pu profiter comme il l’aurait voulu de ce grand succès qui l’a fait connaître. Voilà pourquoi il se reprend aujourd’hui en replongean­t dans les souvenirs de cette époque importante.

Deux décennies après sa parution, l’album Pierre Lapointe reste le sujet d’un grand nombre de discussion­s qu’a l’auteur-compositeu­r-interprète avec ses admirateur­s.

Ce qu’on partage avec lui en fait, c’est surtout la rencontre des gens avec cette oeuvre allant à contrecour­ant. Un disque comme trame de fond de la naissance d’un premier bébé, des années de cégep ou du premier grand voyage, par exemple.

« Tout cela, je n’en avais pas conscience à l’époque, entre autres parce qu’il n’y avait pas de réseaux sociaux. Je ne me rendais pas compte de cette popularité. Aujourd’hui, c’est un plaisir de voir comment les gens ont vécu ce disque », explique celui qui a vendu plus de 130 000 copies de ce premier opus qui comprenait les chansons Le

columbariu­m, Debout sur ma tête et Maman.

Le chanteur de 42 ans a d’ailleurs lancé un appel à ses admirateur­s pour l’occasion : lui envoyer de courts clips vidéo racontant leurs moments importants reliés à l’album.

SUCCÈS INESPÉRÉ

Jamais le jeune Pierre Lapointe de 22 ans n’aurait imaginé remporter un tel succès. Surtout en chansons, lui qui rêvait de devenir acteur.

« Rien qui était prédestiné à ce que ce soit une réussite commercial­e. Je crois que je le vendais bien avec mon personnage de dandy un peu baveux. C’était complèteme­nt différent. Ça a été phénoménal. Et cela, c’était avant l’ADISQ », se souvient-il.

Au gala de l’ADISQ, en 2005, alors qu’il travaillai­t déjà sur son 2e disque

(La forêt des mal-aimés), Pierre Lapointe a reçu 13 nomination­s ; du jamais vu pour un premier album. Il a remporté plusieurs statuettes dorées, dont celle de l’album populaire et de la révélation de l’année. L’année suivante, son 2e opus obtenait le Félix de l’album populaire de l’année. C’est là qu’il a compris que « quelque chose se passait ».

« C’était intense, mais le fun. Des peaks dans une carrière, tu en as un, peut-être deux, si tu es chanceux. »

« Réussir dans ce métier pendant plus de sept ans est assez exceptionn­el », répond Pierre Lapointe lorsqu’on lui demande ce dont il est le plus fier.

NOUVEL ALBUM L’AN PROCHAIN

L’artiste, qui lancera une nouvelle offrande l’an prochain, n’a jamais fait de compromis. Il croit avoir conquis son auditoire avec sa curiosité de l’autre, son ouverture dépourvue de tout jugement et sa grande sincérité.

Vingt ans ont filé et Pierre Lapointe interprète toujours la pièce

Tel un seul homme. Car elle est la chanson la plus solide de l’album, selon lui, et celle qui représente le mieux son Pierre intemporel.

« Pour contrer la mort, je voulais laisser une trace et m’ancrer dans le coeur et les souvenirs des gens », confie Pierre Lapointe.

Voilà qui est assurément réussi.

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