Le Journal de Montreal

Son corps brûlé à 90%

Célestin n’avait presque aucune de chance de survie

- Héloïse Archambaul­t heloise.archambaul­t@quebecorme­dia.com

C’est un réel miracle que le petit Célestin ait passé Noël avec sa famille, neuf mois après être devenu le plus grand brûlé de l’histoire de la pédiatrie au Québec.

«Il ne devrait pas être là, c’est certain » , avoue sa mère, Céleste Simard.

« Ses chances de survie s’approchaie­nt de 0%», souligne le Dr Philippe Jouvet, pédiatre-intensivis­te à l’Hôpital Sainte-Justine.

L’histoire de ce jeune garçon de 10 ans, qui a fait les manchettes à plusieurs reprises cette année, est aussi tragique qu’inspirante.

Neuf mois après avoir été brûlé au troisième degré sur plus de 90% de son corps, Célestin a quitté l’Hôpital Sainte-Justine et il est maintenant en centre de réadaptati­on de- puis le 6 novembre dernier, à Québec.

«Tout d’un coup, tout s’est mis à débouler cet automne, explique sa mère. Il a récupéré très rapidement. C’est un petit battant et il voulait revenir à la maison.»

Le matin de l’explosion

Le matin du 11 mars dernier, au lendemain de sa soirée de fête, Célestin a été gravement brûlé dans une explosion, alors qu’il voulait allumer le poêle à bois du sous- sol avec un accélérant.

« J’ai été réveillée par l’avertisseu­r de fumée, se souvient sa mère. Quand il est monté, son pyjama avait brûlé sur lui. Il était en état de choc et moi aussi.»

Comme la famille demeure dans un petit village du centre du Québec, l’ambulance était à 20 minutes de la maison. Durant l’attente, jamais Célestin n’a perdu connaissan­ce et il parlait même avec sa mère.

« On a mis des compresses d’eau froide en attendant, mais je paniquais», raconte Céleste Simard.

Une fois à l’Hôpital de Victoria- ville, les médecins ont vite pris la décision de transférer Célestin à Sainte-Justine.

Durant l es semaines qui ont suivi, les médecins ont gardé le garçon dans un semi-coma. De tout son corps, seuls ses pieds, sa tête et une partie de son visage ont été épargnés par les brûlures.

Greffe en laboratoir­e

Au fil des mois, les médecins lui ont greffé de la peau grâce à une technique particuliè­re. La greffe bilaméllai­re consiste à créer de la peau en laboratoir­e à partir de cellules du patient. Les greffes se sont ainsi succédé jusqu’en août dernier.

« C’était un niveau de soins très élevé, on ne savait pas si les greffes fonctionne­raient pour qu’il ait assez de mobilité, explique le Dr Jouvet. Mais, on a vu un garçon qui se battait et le résultat vaut l’investisse­ment.»

À plusieurs reprises, la mère de Célestin a eu peur de perdre son fils.

«Il a eu des épisodes d’infections, et il aurait pu mourir, soulignet- elle. Il n’avait aucune protection, donc il pouvait attraper n’importe quoi.»

Par ailleurs, cette dernière a vécu des mois chargés, alors qu’elle voyageait six fois par semaine entre l’hôpital et sa résidence, à Lemieux.

« J’avais un autre garçon, j ’ ai choisi de ne pas tout abandonner, dit- elle. Mais, ça faisait de longues journées!»

À la fin septembre, Célestin a finalement quitté les soins intensifs, et son état s’est rapidement amélioré.

Un Noël unique

Ainsi, le garçon est maintenant en centre de réadaptati­on dans la semaine et il retourne chez lui pour la fin de semaine. Pour toute cette famille, les vacances de Noël ont un sens particulie­r cette année.

«On sera à la maison tous ensemble. Après tous ces mois de voyagement­s et d’éloignemen­t, c’est ce qui est le plus important » , souligne Céleste Simard.

«Je suis très content», confie Célestin, à propos de son retour à la maison pour la période des Fêtes.

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PHOTO LE JOURNAL DE MONTRÉAL, HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T Célestin passera les vacances de Noël dans sa famille, après neuf mois à l’hôpital et en réadaptati­on.
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