Alma toujours marquée
AGENCE QMI | Il y a pratiquement un an jour pour jour, l’usine Rio Tinto Alcan d’Alma plongeait ses 780 travailleurs syndiqués en lock- out. Après six mois de conflit, l’atmosphère n’a jamais plus été la même à l’usine.
Le 30 décembre 2011, 90% des travailleurs de l’usine rejetaient la proposition finale de Rio Tinto Alcan. La convention collective arrivait à échéance le 31 décembre. Le conflit était inévitable.
Dans la nuit du 30 décembre, les cadres ont forcé les travailleurs à quitter l’usine. Puis, à minuit trente précisément le soir du Nouvel An, le conflit a éclaté.
La faute du gouvernement?
Selon certains, si le conflit a duré si longtemps, c’est en raison de l’alliance entre Rio Tinto Alcan et le gouvernement.
Trois mois après le début du conflit, RTA faisait les manchettes lorsque toute la province apprenait qu’Hydro-Québec achetait les surplus d’électricité générés par le lock-out à coup de millions de dollars chaque mois.
Par la suite, l’élan de sympathie pour les travailleurs a atteint un sommet. Huit mille personnes ont défilé dans les rues d’Alma en appui aux employés.
Finalement, le 5 mai dernier, l’entente a été acceptée à 83%.
Le conflit a pris fin après six mois de piquetage. Toutefois, 45 travailleurs qui ont été affectés à d’autres usines de la compagnie. Au lieu de protéger un certain plancher d’emploi, le syndicat a obtenu un plafond de sous-traitance.
Impact
Les six mois suivants ont été longs pour certains commerçants. On a observé, à certains endroits, des baisses allant jusqu’à 25%.
«Même des personnes retraitées m’ont dit : “On préfère attendre. Ce n’est pas sécuritaire. On ne sait pas encore ce qu’il va se passer à l’avenir; on va attendre à plus tard” » , a expliqué Raynald Lemieux, propriétaire chez Suzuki Alma.
«Si le lock-out n’avait pas eu lieu, estce que j’aurais augmenté mes ventes encore plus? C’est évident! Tu ne peux pas avoir 800 bons emplois mis de côté comme ça sans avoir de répercussion au niveau de tes ventes; c’est impossible», a affirmé Jean- Sébastien Martel, directeur général adjoint de Sports DRC.