Le Journal de Montreal

La formule pour se démarquer

- DENISE PROULX

Galeriste de métier, Jean Fortin a osé créer une entreprise hors de la norme. En compagnie de son ami Marc Raper, qui est dentiste, il partage un commerce, la Galerie Dentaire, installé au coeur du village gai de Montréal.

Les deux caressaien­t un projet entreprene­urial et n’étaient pas prêts à camoufler leur orientatio­n homosexuel­le. Tous deux se voulaient d’abord disponible­s pour la communauté LGBT, pour ne pas avoir à négocier avec les préjugés des autres. Ils ont décidé de travailler ensemble pour définir un concept d’entreprise qui fusionne les arts et les services et ils se sont mis à la recherche d’un local.

L’emplacemen­t de leur commerce faisait d’ailleurs partie de leur plan de développem­ent. «Pour nous, c’était naturel d’installer notre entreprise dans le Village. Les homosexuel­s ont souvent des salaires élevés et ils sont de grands investisse­urs en arts. Je savais qu’il y avait un potentiel de réussite en étant dans le coin», raconte Jean Fortin.

Les deux entreprene­urs sont rentrés membres de la Chambre de commerce gaie du Québec. Ils utilisent ses services pour faire connaître leur entreprise au sein de la communauté. Avec des résultats plus qu’encouragea­nts.

«Lorsqu’on a ouvert le commerce, ces décisions ont facilité notre réseautage avec d’autres gens d’affaires, en plus de ceux du quartier. Non seulement la Chambre de commerce nous a mis en contact avec d’autres entreprene­urs, elle nous a soutenus dans notre démarche promotionn­elle», se réjouit le copropriét­aire de la Galerie Dentaire.

Réputation

Jean Fortin évalue que sa clientèle est à 80 % gaie. De plus, les membres de la Chambre de commerce gaie du Québec reçoivent une réduction de 10 % sur les soins dentaires et leur achat en arts. La réputation de la Galerie Dentaire s’est étendue hors du village et son accueil personnali­sé lui vaut d’être fréquentée par des gens de tous les milieux.

« Nous ne demandons pas aux clients d’où ils viennent. Nous sentons à leur contact qu’ils sont sans préjugés. Notre commerce n’a jamais souffert de discrimina­tion», se réjouit l’entreprene­ur.

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