Le Journal de Montreal

Richard Petit visite nos troupes à Kaboul

- VÉRONIQUE HARVEY Collaborat­ion spéciale

Politicien­s, personnali­tés publiques, athlètes profession­nels et artistes de renommée internatio­nale se rendent chaque année en Afghanista­n pour apporter soutien et réconfort aux troupes en mission. Cette année, pour Noël, Richard Petit et Eva Avila ont voyagé jusqu’à Kaboul afin de rendre visite aux militaires canadiens déployés. Même après un sixième voyage sur le terrain des militaires, Richard Petit est de retour au pays avec la tête remplie de bons souvenirs.

Q Dites- moi, comment s’est passé votre séjour à Kaboul?

R Ç’a été très différent cette année parce qu’on a fait une prestation acoustique. Avec Eva, on s’est monté un petit répertoire de musique franco et anglo, et on a fait ça vraiment à la bonne franquette. C’est comme si on débarquait dans la cuisine avec une guitare acoustique. En ce moment, le Canada est installé dans des petits campements, donc on présentait notre spectacle devant des petits groupes de 50 à 100 personnes. Ces camps-là sont dispersés à travers Kaboul, alors on partait le matin et on se promenait toute la journée. C’était très marathonie­n comme tournée. Les dernières fois que j’étais venu à Kaboul, la tension était un peu plus élevée et on devait voyager dans des chars d’assaut blindés. Tandis que là, on était dans le trafic de Kaboul, qui est quand même quelque chose soit dit en passant. Il y a zéro Code de la route, c’est l’anarchie absolue!

Q Pourquoi avez-vous choisi d’emmener Eva Avila?

R Eva travaille avec nous dans les spectacles des Vikings depuis deux ans et on vient de produire un single de Noël avec elle,

L’enfant au tambour, qu’on avait envoyé aux Forces avec un petit message et le vidéoclip. Je trouvais que c’était le bon moment de faire un suivi de cette chanson, qui a été la chanson la plus tournée du temps des Fêtes. Eva a dit oui tout de suite. C’était sa première fois et je suis tellement fière d’elle. Elle a fait une job incroyable parce que, comme j’explique tout le temps aux artistes : la job, ce n’est pas juste de faire le spectacle, la job, c’est d’être sur place, de rencontrer les gens, d’échanger des poignées de main, de leur poser des questions et d’être physiqueme­nt là, à parler avec eux. Le spectacle comme tel, c’est la cerise sur le sundae, c’est notre manière à nous de pouvoir témoigner du respect qu’on a envers leur travail.

Q Qu’avez- vous chanté exactement?

R On a chanté du Plume, du Rihanna, mes propres chansons, du Beau Dommage et du Iron Maiden à la guitare acoustique. On avait préparé un numéro acoustique avec beaucoup d’humour. C’était comme un vrai party de cuisine, comme dans l e temps des Fêtes. J’étais assis sur une chaise et les militaires nous entouraien­t. Visiblemen­t, ça leur faisait du bien, parce qu’ils sont contents d’avoir de la visite le jour de Noël. C’était très touchant par moments.

Q Qu’est- ce qui vous motive à participer à ces missions d’entraide en zone de guerre?

R Comme artiste, d’abord et avant tout, ma job c’est de faire du divertisse­ment. On peut divertir dans des contextes qui sont hors du commun des fois, comme pour des enfants malades dans des hôpitaux, où on a l’impression de faire notre travail de façon plus importante, parce qu’on sait qu’on créé une parenthèse dans un moment très intense de la vie de quelqu’un. Le travail des soldats en poste comporte un niveau de stress hors norme; prendre une heure avec eux, une heure où ils oublient qu’ils sont à Kaboul, où ils chantent comme dans un bar ou comme à la maison, c’est magique. D’être capable d’oublier la réalité quand tu vis une période de stress énorme, ça a un pouvoir phénoménal sur l’âme.

Q Si vous n’aviez pas été là pour eux, à quoi se serait résumé le Noël des soldats en Afghanista­n?

R Il y a le traditionn­el dîner où les commandant­s font un BBQ, décorent la cafétéria et font entrer des pâtisserie­s, mais sur une base militaire, je vais te dire franchemen­t, il n’y a pas vraiment de Fêtes, de Pâques ou de Nouvel An. Il n’y a pas de samedis ni de dimanches, c’est tous les jours lundi. Il faut avoir un très grand respect pour le travail de nos militaires sur place parce qu’ils sont loin d’être en vacances.

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 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? √ Richard Petit a invité la chanteuse Eva Avila ( photoduhau­t)
à venir chanter pour les troupes canadienne­s à Kaboul.
PHOTOS COURTOISIE √ Richard Petit a invité la chanteuse Eva Avila ( photoduhau­t) à venir chanter pour les troupes canadienne­s à Kaboul.

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