Le Journal de Montreal

COURAGE ET DÉTERMINAT­ION

Antoine Valois-fortier a surmonté plusieurs embûches avant de grimper sur le podium olympique

- simon.cliche@quebecorme­dia.com Simon Cliche

Victime d’une hernie discale en 2009, le judoka Antoine Valois-Fortier était loin de rêver à une participat­ion aux Jeux de Londres.

À force de courage et de déterminat­ion, le jeune homme originaire de Québec, en plus de participer aux Jeux olympiques, chez les moins de 81 kg, a réussi à se hisser jusqu’à la troisième marche du podium.

Le chemin de croix de l’athlète de 22 ans n’a toutefois pas été facile.

«Lorsque j’ai été victime de mon hernie, en Allemagne, je n’étais même plus capable d’attacher mes souliers et d’enfiler mes pantalons. Mon entraîneur a dû le faire pour moi. Inutile de dire que le voyage de retour, dans l’avion, a été très pénible.»

De retour sur le tatami, en 2010, après une période d’inactivité complète de 14 mois, le sympathiqu­e athlète s’est rapidement imposé.

«À ce moment, le processus de sélection olympique débutait et personne ne misait son argent sur moi. Pendant ma convalesce­nce, j’ai appris à mieux m’entraîner, à prendre davantage soin de moi et être plus intelligen­t. C’est ce qui m’a permis de me qualifier pour les Jeux de Londres.»

Contre les meilleurs

En Angleterre, Valois-Fortier a été victime d’un tirage défavorabl­e. À son premier combat, il devait croiser le fer avec Elnur Mammadli, champion olympique défendant.

«Avant le combat, je me suis dit que, quoi qu’il advienne, il s’agirait de mon combat le plus difficile. J’ai finalement gagné par décision, après la prolongati­on. Cette victoire a fait monter mon niveau de confiance et j’ai été davantage motivé pour les autres combats.»

Valois- Fortier avait ensuite rendezvous avec l’Anglais Euan Burton.

« Ce n’était pas évident parce qu’en plus d’être un bon athlète, Burton se battait chez lui, devant ses partisans. Il était plusieurs fois médaillé des championna­ts du monde. La commande était donc de taille. Je l’ai toutefois terrassé par ippon après une seule minute!»

Sa troisième sortie ne s’annonçait pas de tout repos non plus. L’étudiant en éducation physique à l’UQAM était confronté à Srdjan Mrvaljevic, du Monte Negro. Ce dernier était vice-champion du monde.

«L’été précédent, il m’avait battu en finale de la Coupe du monde. Je le connaissai­s donc un peu et j’ai donc eu l’occasion de prendre ma revanche.»

Après une défaite en quart de finale, Valois-Fortier a vaincu l’Américain Travis Stevens lui permettant de rafler la médaille de bronze.

«Avant les Jeux, j’étais semé le 16e favori. Sortir de Londres avec la médaille de bronze s’est donc avéré une belle surprise.»

Avenir prometteur

Depuis la fin de son expérience olympique, Valois-Fortier a fait la tournée des écoles et des clubs de judo.

«Oui, j’en ai profité pour faire la promotion de mon sport, mais aussi pour motiver la jeunesse d’aujourd’hui. Que ce soit au judo, dans d’autres sports ou encore d’autres aspects de la vie, si on y croit, tout peut arriver. Il y a trois ans, j’étais à des années-lumière des Jeux. À force d’y croire, en plus d’y participer, j’ai décroché le bronze. Avec de la déterminat­ion, tout le monde peut en faire autant.»

Valois-Fortier retournera sur le tatami en février en espérant se classer pour les championna­ts du monde qui auront lieu en août.

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PHOTO D’ARCHIVES, REUTERS √ Aux Jeux olympiques de Londres, Antoine Valois-Fortier a vaincu l’Américain Travis Stevens, ce qui lui a permis de rafler la médaille de bronze.

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