Fin des privilèges pour les jeunes conducteurs
Des experts veulent augmenter les amendes pour les ados de 16 et 17 ans
QUÉBEC | La Table québécoise de la sécurité routière ( TQSR) veut serrer la vis aux mineurs et recommande à Québec d’alourdir les amendes, qui sont plafonnées à 100 $.
Cette fois, c’est officiel. Il s’agit de l’une des recommandations- phares contenues dans le troisième rapport de la Table qui sera dévoilé sous peu.
Le point de presse prévu mardi prochain a été repoussé «à la fin du mois d’octobre ou au début novembre » en raison d’un conflit d’agendas avec le ministre des Transports.
Les 46 membres de la Table — issus des corps policiers, des grandes villes, de différents ministères, organismes gouvernementaux et d’associations d’usagers de la route — demandent au ministre de la Justice de modifier le Code de procédure pénale du Québec pour mettre fin au privilège des j eunes conducteurs de 16 et 17 ans. La mesure fait consensus.
À l’heure actuelle, les mineurs s’en tirent avec une amende maximale de 100 $, peu importe la gravité de l’infraction commise sur la route. S’ils se font pincer à 240 km/h sur l’autoroute, par exemple, leur permis de conduire est suspendu, mais le montant de la contravention ne peut excéder 100 $.
« Le statu quo est inacceptable » , martèle Jean-Marie De Koninck, le président de la Table, en entrevue. Joint à Paris, hier, il rappelle que les jeunes sont surreprésentés dans les accidents. Ceux de 16 à 19 ans ne détiennent que 3 % des permis de conduire alors qu’ils sont impliqués dans 10 % des accidents graves.
PROJET DE LOI LIBÉRAL
Le député libéral Robert Poëti croit lui aussi que l’absence de conséquences financières représente un «incitatif» à la vitesse.
Il veut mettre de la pression sur le PQ et déposera un projet de loi afin de «normaliser» les amendes pour les mineurs la semaine prochaine. «Je ne vois pas comment le ministre peut s’opposer à ça.»
PAS DE COUVRE- FEU
Globalement, le troisième rapport de la TQSR s’annonce plus modéré que les deux premiers. Selon nos sources, il ne contient aucune mesure spectaculaire. «Disons qu’on est dans le raffinement», convient M. De Koninck, fier de l’amélioration du bilan routier au Québec depuis 2006.
L’idée d’un couvre-feu pour les titulaires de permis d’apprenti et de permis probatoires a été étudiée, mais n’a pas été retenue, faute de consensus. Pas question non plus de revenir à la charge avec le taux d’alcoolémie à 0.05. La Table sensibilisera cependant les élus à la vitesse dans les municipalités.