Le Journal de Montreal

La politique municipale intéresse-t-elle les jeunes ?

60% des candidats à l’élection municipale ont plus de 50 ans

- ISABELLE MAHER Le Journal de Montréal isabelle. maher@ quebecorme­dia.com Isabelle Maher sera au Journal du midi pour en discuter avec Sophie Durocher

Depuis les années 80, les taux de participat­ion des jeunes aux élections dégringole­nt. Le scrutin municipal ne fait pas exception à la règle. Mais cette année, surprise: les 18-35 ans sont 33% de plus qu’en 2009 à briguer un poste de maire.

Le 13 mai dernier, une dizaine d’adolescent­s ont Interpellé les élus lors d’une séance du conseil municipal de Mascouche. «Vous faites des aménagemen­ts pour les 0-5 ans, mais nous, les ados, nous sommes toujours oubliés » , a plaidé Fanny Thomas, qui souhaite voir la constructi­on d’un skate park dans sa municipali­té.

«C’était beau à voir! Ça n’arrive pas souvent que des citoyens aussi jeunes se présentent à un conseil municipal. Moi je n’avais jamais vu ça», raconte Guillaume Tremblay, candidat à la mairie de Mascouche.

Même si le nombre de jeunes candidats qui briguent la mairie de leur municipali­té a fait un bond de 33% cette année par rapport au dernier scrutin de 2009, règle générale les 18-35 ans ne font pas que déserter les réunions du conseil municipal, ils se font aussi plus rares que leurs aînés dans l’isoloir aux élections municipale­s. En 2009, 45% des Québécois ont voté et chez les jeunes, ce taux serait encore plus catastroph­ique, croit le politologu­e François Gélineau.

«Il n’existe pas de données sur le taux de participat­ion des 18-35 ans au municipal; on sait qu’il est en sérieux déclin. Les études démontrent que le taux de participat­ion est étroitemen­t lié aux enjeux proposés. La question que l’on doit alors se poser c’est: est-ce que ça touche les jeunes?», suggère le spécialist­e en études électorale­s.

Est- ce donc l a politique municipale qui boude l es jeunes...ou l’inverse? Selon Joël Charest, c’est aux politicien­s d’aller vers les jeunes. En 2009, ce mordu de politique avait 18 ans lorsqu’il a été élu conseiller, dans la municipali­té de Price, en Gaspésie. Il était le plus jeune au Québec à occuper ces fonctions. «Il faut faire une place aux jeunes, ce sont les leaders de demain mais ils sont oubliés par les politicien­s», se désole-t-il.

ÉCOLES SECONDAIRE­S ET RÉSIDENCES POUR AÎNÉS

Pour Guillaume Tremblay, un candidat à l’élection municipale doit donc être aussi présent dans les écoles secondaire­s que dans les résidences pour aînés. À 29 ans, le chef de Vision Démocratiq­ue de Mascouche ( VDM) fait partie des 10% de candidats de moins de 35 ans qui se présentero­nt devant les électeurs le 3 novembre prochain. C’est peu, si on compare aux 60% de candidats qui ont plus de 50 ans.

«Les jeunes ont besoin de modèles. Plus il y aura de jeunes candidats, plus les jeunes iront voter, croit Guilaume Tremblay, qui compte plusieurs jeunes dans son équipe de bénévoles. «Je leur dis qu’ils ne sont pas juste bons à poser des pancartes, ils ont aussi des idées. Il faut les écouter», conclut-il.

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Le jeune candidat Guillaume Tremblay (au centre) croit que les 18-35 ans ont besoin de modèles pour s’intéresser à la politique municipale.
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le plus jeune conseiller en 2009
joël charest le plus jeune conseiller en 2009

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