La politique municipale intéresse-t-elle les jeunes ?
60% des candidats à l’élection municipale ont plus de 50 ans
Depuis les années 80, les taux de participation des jeunes aux élections dégringolent. Le scrutin municipal ne fait pas exception à la règle. Mais cette année, surprise: les 18-35 ans sont 33% de plus qu’en 2009 à briguer un poste de maire.
Le 13 mai dernier, une dizaine d’adolescents ont Interpellé les élus lors d’une séance du conseil municipal de Mascouche. «Vous faites des aménagements pour les 0-5 ans, mais nous, les ados, nous sommes toujours oubliés » , a plaidé Fanny Thomas, qui souhaite voir la construction d’un skate park dans sa municipalité.
«C’était beau à voir! Ça n’arrive pas souvent que des citoyens aussi jeunes se présentent à un conseil municipal. Moi je n’avais jamais vu ça», raconte Guillaume Tremblay, candidat à la mairie de Mascouche.
Même si le nombre de jeunes candidats qui briguent la mairie de leur municipalité a fait un bond de 33% cette année par rapport au dernier scrutin de 2009, règle générale les 18-35 ans ne font pas que déserter les réunions du conseil municipal, ils se font aussi plus rares que leurs aînés dans l’isoloir aux élections municipales. En 2009, 45% des Québécois ont voté et chez les jeunes, ce taux serait encore plus catastrophique, croit le politologue François Gélineau.
«Il n’existe pas de données sur le taux de participation des 18-35 ans au municipal; on sait qu’il est en sérieux déclin. Les études démontrent que le taux de participation est étroitement lié aux enjeux proposés. La question que l’on doit alors se poser c’est: est-ce que ça touche les jeunes?», suggère le spécialiste en études électorales.
Est- ce donc l a politique municipale qui boude l es jeunes...ou l’inverse? Selon Joël Charest, c’est aux politiciens d’aller vers les jeunes. En 2009, ce mordu de politique avait 18 ans lorsqu’il a été élu conseiller, dans la municipalité de Price, en Gaspésie. Il était le plus jeune au Québec à occuper ces fonctions. «Il faut faire une place aux jeunes, ce sont les leaders de demain mais ils sont oubliés par les politiciens», se désole-t-il.
ÉCOLES SECONDAIRES ET RÉSIDENCES POUR AÎNÉS
Pour Guillaume Tremblay, un candidat à l’élection municipale doit donc être aussi présent dans les écoles secondaires que dans les résidences pour aînés. À 29 ans, le chef de Vision Démocratique de Mascouche ( VDM) fait partie des 10% de candidats de moins de 35 ans qui se présenteront devant les électeurs le 3 novembre prochain. C’est peu, si on compare aux 60% de candidats qui ont plus de 50 ans.
«Les jeunes ont besoin de modèles. Plus il y aura de jeunes candidats, plus les jeunes iront voter, croit Guilaume Tremblay, qui compte plusieurs jeunes dans son équipe de bénévoles. «Je leur dis qu’ils ne sont pas juste bons à poser des pancartes, ils ont aussi des idées. Il faut les écouter», conclut-il.