Des candidats craintifs
« ON VEUT QUE LES CITOYENS SACHENT À QUI ILS ONT AFFAIRE ET À QUI ILS PEUVENT FAIRE CONFIANCE »
Malgré les demandes répétées de citoyens, de nombreux candidats à la mairie refusent de s’engager sur leur intégrité, déplore la Ligue d’action civique qui dénonce le climat de « peur » entourant la campagne électorale.
Depuis le début du mois de septembre, la Ligue d’action civique, un regroupement de citoyens militant pour la transparence en politique, a envoyé un «questionnaire d’intégrité» à 300 candidats à la mairie de partout au Québec.
Le but de l’exercice: forcer les aspirants maires à s’engager à combattre la corruption et la collusion, une fois élus.
Or, le projet, baptisé « opération confiance» a trouvé peu d’échos auprès des candidats. Seulement une soixantaine d’entre eux a répondu au questionnaire jusqu’à maintenant et pris des engagements fermes via cette initiative pour lutter contre le copinage et la cor- ruption.
« On s’attendait à plus de réponses. Certains candidats ne sont tout simplement pas intéressés à participer et c’est leur droit. Mais d’autres ont peur de répondre. Ils savent que s’ils prennent un engagement et ne le respectent pas, ils vont avoir la Ligue sur le dos», croit le président Frédéric Lapointe.
DES VILLES MUETTES
Dans certaines villes, notamment Saguenay, Brossard et Blainville, les candidats à la mairie ont unanimement décidé de faire fi du questionnaire envoyé par la Ligue.
« On peut supposer que les candidats des mairies dans lesquels on a détecté des problèmes par le passé sont moins aptes ou à l’aise de répondre au questionnaire. Au cours des dernières années, nous avons eu plusieurs exemples de villes où l’administration n’était pas transparente, où les médias étaient muselés, etc. Ça laisse des traces » , croit Frédéric Lapointe.
Depuis quelques jours, les réponses des candidats sont peu à peu affichées sur le site web de la Ligue.
Cet outil, croit l’organisation, permettra aux citoyens d’effectuer un choix éclairé lors de l’élection municipale.
Certains aspirants maires ont déjà pris des engagements fermes. Par exemple, à Sainte- Thérèse, le candidat Christian Charron a promis d’instaurer une ligne de dénonciation anonyme, tandis que son adversaire, Vincent Arseneau, s’est engagé à nommer un citoyen sur chaque commission du conseil de ville.
«Je crois que lorsque la participation d’un candidat à notre questionnaire représente une bonne garantie de transparence, affirme M. Lapointe. On veut que les citoyens sachent à qui ils ont affaire et à qui ils peuvent faire confiance.» Aucun candidat des villes suivantes n’a répondu au questionnaire jusqu’à maintenant: Québec, Saguenay, Lévis, Longueuil, Brossard, Granby, Drummondville, Shawinigan, St-Hyacinthe, Blainville , St-Eustache et Châteauguay.