L’électrification dans toutes les directions
Avec le plan Priorité emploi tout frais annoncé et qui inclut un volet électrification des transports, le gouvernement péquiste rêve en couleurs s’il croit être en mesure d’obtenir des résultats significatifs avec un modeste budget de 516 millions sur trois ans, considérant l’ampleur du défi.
Le plan péquiste d’accroître l’utilisation d’électricité dans les transports prône d’investir dans les transports collectifs par le développement et la mise en service d’autobus électriques. S’additionne à cela le rêve lointain de créer une industrie automobile électrique, auquel s’ajoute un vague projet de monorail interurbain toujours alimenté par Hydro.
On tire tellement dans toutes les directions que ce plan n’en est plus un, mais plutôt une vaste liste d’énoncés de bonnes intentions. Les péquistes, dans un tour de force dont eux seuls connaissent la recette, ont réussi à mettre dans le même chaudron le développement de transports en commun urbains et interurbains. Ils y ont ajouté par l’automobile un moyen de déplacement individuel qui, avec l’autonomie limitée des batteries, devrait être en théorie un véhicule urbain. Naturellement, c’est l’énergie électrique qui est le dénominateur commun de tous ces projets. Il est tout à fait utopique de vouloir mener avec succès, de front, le développement de trois véhicules, autobus, monorail et automobile, qui demandent des expertises différentes et d’immenses moyens financiers .
Nos politiciens, aidés de leurs fonctionnaires, auraient tout intérêt à sérieusement retourner à la conceptualisation d’un plan d’électrification des transports qui viserait un créneau bien précis de véhicules. Viser moins large en mettant la prérogative sur un véhicule spécifique permettrait potentiellement de développer un véritable savoirfaire pouvant attirer de nouvelles entreprises.
René Lavoie