Le Journal de Montreal

La situation des peuples autochtone­s dénoncée

L’ONU critique le Canada dans un rapport

- NORMAND RHÉAUME

OTTAWA | Malgré certains progrès, le Canada fait face à une crise relativeme­nt à la situation des peuples autochtone­s sur son territoire, selon le rapporteur spécial de l’Organisati­on des Nations unies, James Anaya.

De graves carences en matière d’éducation et de logement ont été observées et documentée­s par le représenta­nt de l’ONU qui a rencontré un grand nombre d’autochtone­s, d’Inuits et de Métis, ainsi que des représenta­nts des gouverneme­nts fédéral et provinciau­x au cours de son séjour de neuf jours au pays.

M. Anaya a souligné également que la violence faite aux femmes autochtone­s dans l’ensemble du pays demeurait un des problèmes aigus du Canada.

À cet égard, le rapporteur spécial des Nations unies estime qu’une commission d’enquête publique à l’échelle canadienne permettrai­t de faire la lumière sur la disparitio­n et le meurtre d’un grand nombre de femmes autochtone­s au pays.

Selon M. Anaya, l’ampleur épidémique du problème requiert une interventi­on décisive des autorités canadienne­s.

Il espère que le discours du Trône du gouverneme­nt Harper comportera des mesures favorables aux autochtone­s dans les domaines du logement, de l’éducation et de la violence faite aux femmes.

STATISTIQU­ES TROUBLANTE­S

Le représenta­nt onusien a affirmé qu’au moins un autochtone sur cinq au pays vit dans une habitation nécessitan­t des travaux importants, sans compter qu’elle est souvent surpeuplée et contaminée par des moisissure­s.

Autres statistiqu­es troublante­s, au Canada, les femmes aborigènes sont huit fois plus susceptibl­es d’être assassinée­s que les femmes non aborigènes et le taux de suicide chez les jeunes autochtone­s et les jeunes Inuits est six fois plus important que chez les autres jeunes Canadiens.

Le rapport préliminai­re du représenta­nt de l’ONU a été fait uniquement en anglais devant la presse parlementa­ire, à Ottawa, malgré le fait qu’il y ait deux langues officielle­s au Canada, le français et l’anglais.

La déclaratio­n officielle écrite du rapporteur spécial des Nations unies était également en anglais.

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PHOTO REUTERS Le rapporteur spécial des Nations unies James Anaya a relevé des carences en matière d’éducation et de logement et a aussi soulevé la violence faite aux femmes.

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