Un producteur rebelle se bat en cour contre l’Union des producteurs agricoles
Jean- François Lévêque refuse de payer ses cotisations
« Je n’ai Jamais fait la demande d’être memBre et Je n’ai Jamais reçu aucun de leurs services sauf des factures » — Jean-François Lévêque « il y aurait au moins 150 aGriculteurs qui voudraient Boycotter leurs cotisations à l’uPa, mais qui ne le font Pas à cause de la réPression » — Benoît Girourard
Jean- François Lévêque fait partie des très rares agriculteurs qui vont jusqu’en cour pour se battre contre l’Union des producteurs agricoles ( UPA). Il ne voit pas pourquoi il serait forcé de payer pour des services qu’il ne reçoit pas.
Plutôt que de cultiver ses semences biologiques, Jean-François Lévêque, propriétaire des Jardins de l’Écoumène, dans Lanaudière, devra se battre en cour contre l’UPA, le 1er novembre et expliquer pourquoi il ne veut pas faire partie de ce syndicat.
«Je n’ai jamais fait la demande d’être membre et je n’ai jamais reçu aucun de leurs services sauf des factures», commente-t-il.
L’UPA, qui représente 95 % des agriculteurs du Québec, lui réclame 2265,26 $ en cotisations pour les trois dernières années. Des cotisations qu’il refuse de payer. Selon lui, l’UPA prône des valeurs productivistes qui vont à l’encontre de sa manière de travailler.
TRÈS RARE
Jean-François Lévêque fait partie de la dizaine d’agriculteurs qui vont jusqu’en cour pour régler ce genre de différends avec l’UPA chaque année.
C’est moins de 0,001 %, mais, selon Benoit Girouard, président de l’Union paysanne, un syndicat reconnu légalement mais non accrédité, Jean-François Lévêque représenterait une centaine voire un millier d’agriculteurs qui «ont peur» de faire comme lui.
La loi 85, révisée en 1995, force les agriculteurs à payer leur cotisation syndicale à l’UPA s’ils veulent profiter de leur droit de remboursement de taxe foncière agricole, un programme auquel Jean- François Lévêque n’adhère pas. Benoit Girouard ajoute que nulle part ailleurs, en Amérique ou en Europe, il n’existe un lien semblable entre des cotisations syndicales et un programme gouvernemental. «Il faudrait une commission Charbonneau sur l’agriculture au Québec», maintient-il.
LE PLUS D’APPUI
L’UPA réfute cette affirmation. «C’est l’association qui a le plus d’appuis qui est accréditée. Légalement, c’est possible qu’une autre association puisse l’être si elle obtient plus de membership que l’UPA » , commente Patrice Juneau.
Le porte- parole a refusé de commenter le cas de Jean-François Lévêque vu qu’il est devant les tribunaux et rappelle que tout membre d’une association syndicale quelle qu’elle soit est tenue de payer sa cotisation.