Le chien Poncho sauvé de justesse de la mort
Une entente sur les frais d’adoption permet d’éviter l’euthanasie à la SPA
Poncho est un survivant. Hier, ce petit chien croisé d’une dizaine d’années a évité in extremis l’euthanasie à la SPA de Québec grâce à l’entêtement de deux femmes et à quelques coups du fil du Journal.
L’histoire commence vendredi dernier. En matinée, Nancy Giroux croise la petite bête, qui semble abandonnée, à l’intersection de deux rues, à Charlesbourg. À l’heure du dîner, l’animal qui ne porte pas de médaille erre toujours au même endroit comme une âme en peine.
En bonne citoyenne, Nancy prend le chien sous son aile et l’emmène à la Société protectrice des animaux ( SPA) de Québec. Comme son propriétaire, qui l’aurait perdu ou abandonné, ne l’a pas réclamé dans les 72 heures, l’animal semble voué à la mort. À l’âge qu’il a et à voir l’état piteux de sa dentition, la mise en adoption est hautement improbable. L’euthanasie
par injection semble alors inéluctable.
SOINS DENTAIRES
Mme Giroux, son amie Marie-Odette Lamontagne et une autre amie de Val-d’Or se disent cependant prêtes à adopter le petit chien et à payer les soins dentaires qu’elles évaluent à environ 1000 $. Elles refusent néanmoins d’honorer le montant forfaitaire de 225 $ que la SPA de Québec réclame pour toute adoption.
«On fait tout ça par compassion pour sauver un animal que la SPA compte envoyer de toute façon vers l’euthanasie. On ne va pas en plus payer pour l’adoption», réagissait Mme Lamontagne en début d’après-midi.
« DES FRAIS À COMBLER »
Raisonnement diamétralement opposé du côté de Denys Pelletier, directeur général de la SPA de Québec.
« Nous sommes un organisme humanitaire à but non lucratif, mais j’ai des frais à combler et une trentaine d’employés à payer » , précisait- il.
« Si je donne cet animal à l’adoption gratuitement, ça va créer un précédent et personne ne voudra plus payer. Or c’est cet argent- là qui permet à la SPA de vivre et de sauver des animaux. »
En fin de journée, après de multiples tractations, les deux parties en sont arrivées à un accord permettant d’épargner la vie de l’animal.
Le montant de la transaction d’adoption est cependant demeuré secret. «Merci au
Journal d’avoir permis de sauver Poncho», a tout juste lancé Marie-Odette Lamontagne, toute souriante.