Le Journal de Montreal

Stupéfiant

- richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

Je ne suis pas très sportif. En fait, je ne suis pas sportif du tout. Ma main droite sert à pitonner sur le clavier de mon ordi, et ma main gauche, à tenir un verre de vin blanc.

La dernière fois que j’ai écouté un match de hockey à la télé, j’ai dû me lever pour allumer le poste, car la télécomman­de n’avait pas encore été inventée.

Je pense que c’est Jacques Plante qui gardait les buts. Pas de masque.

C’est dire.

DE LA GRO$$ E ARGENT

Cela dit, je ne connais peut-être pas beaucoup le sport, mais vu que j’habite sur la planète Terre depuis 52 ans, je savais que la LNH était une grosse entreprise.

Mais quand j’ai vu les chiffres, hier, j’ai fait un triple flip arrière digne d’Olga Korbut. « QUOI??? DE KESSÉ??? » Si c’est vrai que le hockey est une religion, la LNH ferait passer le Vatican pour Saint-Cyrille de Wendover.

À côté de Gary Bettman, le pape a autant de pouvoir que le marguillie­r de la chapelle de Venise-en-Québec.

On parle d’une grosse entreprise, là. Big. Format Rob Ford.

Pas étonnant que les hockeyeurs se soient mis en grève à deux reprises. Oui, ils font des millions par année. Mais à côté des gonzilliar­ds générés par la LNH, c’est de la petite bière.

(Je parle de la bière de dépanneur, pas celle qu’on vend à 11 $ au Centre Bell… À quand une succursale de la Banque Royale à côté du stand à hotdogs pour qu’on puisse réhypothéq­uer notre maison afin d’acheter une bière, une frite et une Oh Henry!?

C’est rendu que lorsque je passe à côté du stand, je baisse les yeux de peur qu’ils me chargent 5 $ parce que j’ai reluqué les pogos… )

UN SPORT D’ÉLITE

Elle est loin, l'époque où Maurice Richard devait faire des déménageme­nts pour arrondir ses fins de mois !

Ce qui me fait rire est que chaque fois que la LNH veut faire vibrer notre corde sensible, elle nous ressort toujours les mêmes images en noir et blanc de Maurice Richard et de Toe Blake. Tu parles. À l’époque, les gars jouaient avec de la crotte de cheval gelée. Pourquoi vous ne montrez pas ce qui se passe aujourd’hui? Vous avez peur que ça soit moins romantique?

L’autre jour, le Globe and Mail a publié un texte sur l’argent qu’un ménage moyen doit dépenser pour que leur fils (ou leur fille) joue au hockey.

Attache ta tuque avec une broche en or.

«Pour faire huit, neuf ou dix ans de hockey à haut niveau chez les jeunes, il faut débourser de 8000 $ à 10 000 $ par an, de dire un entraîneur. On parle de 100 000 $ pour dix ans.»

Avant, tout le monde pouvait jouer au hockey et rêver d’être repêché. Aujourd’hui, c’est un sport d’élite.

«Ce sport, auparavant un modèle de méritocrat­ie, est devenu une discipline où l’argent fait la loi», de dire le journalist­e. Il y a même des gens qui veulent que le gouverneme­nt subvention­ne l’achat d’équipement­s tellement c’est rendu cher!

UNE ENTREPRISE GOURMANDE

En tant qu’animateur à LCN, je suis super content que le hockey soit rendu chez nous.

Je suis juste abasourdi, stupéfait et confondu par le prix demandé…

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