Le Journal de Montreal

L’ex-Hells Angel Normand Robitaille restera incarcéré

- ERIC THIBAULT ceric.thibault@quebecorme­dia.com

La Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CNLC) a dit «se méfier des bonnes intentions» de l’exHells Angel Normand Robitaille, hier, estimant qu’il représente toujours «un risque inacceptab­le pour la société».

L’ex-motard de 45 ans, qui souhaitait obtenir une semi-liberté en maison de transition, restera donc détenu au pénitencie­r de Sainte-Anne-des-Plaines.

Robitaille, un ancien membre influent du chapitre Nomads aux côtés de Maurice «Mom» Boucher, a purgé 10 des 17 années de pénitencie­r qui lui ont été imposées en 2003 pour complot de meurtre, trafic de drogue et gangstéris­me. Il sera libéré d’office dans 14 mois.

« APPÂT DU GAIN FACILE »

Les commissair­es Pierre Cadieux et Louis Renault estiment que Robitaille a encore du travail à faire pour traiter sa «dynamique de violence», contenir sa «propension pour l’appât du gain facile» et rehausser son «niveau d’empathie à l’égard de (ses) victimes».

Ils ont rappelé que l’ex-motard — qui fixait le prix de vente de cocaïne à Montréal avec le clan Rizzuto, en 2000, quand les Hells réalisaien­t un chiffre d’affaires annuel de plus de 110 millions $ avec le trafic de drogue — a joué «un rôle prépondéra­nt dans la guerre que se sont livrée les Hells Angels et les Rock Machine» pour le contrôle du marché des stupéfiant­s. Une guerre qui a fait plus de 165 victimes entre 1994 et 2002.

«Il n’est pas suffisant de se dire désolé», ont écrit les commissair­es.

DOUTE PERSISTANT

Depuis près d’un an, Robitaille a la permission de sortir sans escorte du pénitencie­r pour suivre des cours à l’École des hautes études commercial­es (HEC) de Montréal, trois fois par semaine. Déjà détenteur d’un baccalauré­at en communicat­ions, il poursuit avec succès une formation afin de travailler dans le commerce électroniq­ue sur internet.

Bien qu’elle souligne ses progrès et lui accorde «une certaine crédibilit­é» pour ses efforts, la CNLC craint «un dérapage» si Robitaille renoue avec ses «mauvaises fréquentat­ions», une fois libre.

«C’est donc dire qu’il faut se méfier de vos bonnes intentions, croient les commissair­es. À ce stade-ci de votre sentence, la Commission doute toujours de votre capacité à gérer adéquateme­nt ces situations.»

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N. ROBITAILLE Pas de libération

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