Des « faiblesses importantes » dans la surveillance de la sécurité ferroviaire
Le Vérificateur général sonne l’alarme en déposant son rapport automnal
Le Vérificateur général du Canada signale « d’importantes faiblesses » dans la façon dont le gouvernement fédéral effectue la surveillance de la sécurité ferroviaire au pays.
C’est l’un des constats alarmants que fait Michael Ferguson dans son rapport automnal rendu public, hier, et dans lequel un chapitre entier est consacré à la sécurité ferroviaire.
Bien que la vérification ne porte pas précisément sur les accidents tragiques survenus comme celui de Lac-Mégantic, où 47 personnes ont perdu la vie, les lacunes soulevées par M. Ferguson y font écho. Ironiquement, l’audit a été complété une semaine avant l’accident ferroviaire.
VÉRIFICATIONS
Le vérificateur général rappelle qu’en 2001, Transports Canada a mis en place un plan de surveillance des systèmes de gestion de la sécurité (SGS) des chemins de fer basé sur des vérifications et non pas uniquement sur des inspections.
La transition est lente, déplore M. Ferguson, qui révèle par exemple que le ministère n’a effectué que 26 % des audits des chemins de fer fédéraux qu’il avait prévu de faire sur une période de trois ans.
Il précise aussi que les évaluations utilisées pour planifier les activités de surveillance en 2011-2012 ne tenaient pas compte de certains facteurs de risque clé tels que les itinéraires choisis par les compagnies pour transporter les marchandises dangereuses.
MÉTHODES DÉSUÈTES
M. Ferguson indique en outre que Transports Canada utilise une méthode datant des années 1990 pour déterminer le nombre minimal d’inspections à réaliser par année.
«Nous avons toutefois constaté que la méthode utilisée était désuète, écrit-il. Le milieu ferroviaire a beaucoup changé depuis 1994.»
Il constate aussi que la description du travail des inspecteurs n’avait pas été mise à jour depuis 2001.
Attaquée par les partis d’opposition aux Communes, la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, a dit accepter toutes les recommandations comprises dans le rapport et rappelé qu’un comité parlementaire mènerait à sa demande une étude sur le transport des matières dangereuses.