L’augmentation des minorités visibles inquiète
OTTAWA | (Agence QMI) L’augmentation récente de la population carcérale dans les établissements fédéraux est presque exclusivement due à la croissance du nombre de délinquants de différentes origines ethniques et culturelles, a constaté une étude publiée hier, à Ottawa.
Dans son 40e rapport annuel, l’Enquêteur correctionnel sur la diversité ethnoculturelle en milieu correctionnel, Howard Sapers, a indiqué que les groupes de minorités visibles (Noirs, Asiatiques et Hispaniques) ont augmenté d’environ 75 % dans les pénitenciers au cours des dix dernières années.
Durant la même période, la population carcérale d’origine autochtone a augmenté de 46,4 % tandis que le nombre de détenus de race blanche a baissé de 3 %.
La majorité des détenus de race noire sont incarcérés dans des établissements fédéraux en Ontario (60 %) et au Québec (17 %), a précisé M. Sapers dans son rapport. Ce dernier souligne d’ailleurs que ces détenus sont enfermés de façon disproportionnée dans ces deux provinces.
AUGMENTATION DE 80 %
M. Sapers s’inquiète de l’augmentation des minorités dans les établissements fédéraux. Il précise que 9,5 % des détenus dans les pénitenciers sont de race noire, soit une augmentation de 80 % depuis 2003-2004, alors que les Canadiens de race noire comptent moins de 3 % de la population canadienne totale. Les Autochtones représentent un pourcentage énorme de 23 % des détenus sous responsabilité fédérale, alors qu’ils comptent pour 4,3 % de la population canadienne totale. «Ce sont des tendances inquiétantes qui soulèvent des questions sur l’égalité et le système de justice au Canada», a-t-il souligné.
L’Enquêteur correctionnel recommande, entre autres, la mise sur pied d’un plan national de formation et de sensibilisation sur la diversité pour le personnel du Service correctionnel du Canada.