Le Journal de Montreal

À propos des limites de la maladie mentale

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Je vous lis souvent et je suis globalemen­t en accord avec vous. Mais la lettre dont j’ai utilisé le titre pour vous écrire m’a ébranlée. Plus j’avançais dans ma lecture, plus je me disais «Tel que décrit ce monsieur ne sait absolument pas qu’il souffre de TOC, encore moins sa conjointe, et Louise non plus.» Des manies qui peuvent être petites et acceptable­s au début, prennent une autre dimension quand elles empirent, et dans le cas de ce monsieur, elles me semblaient rendues à un point inacceptab­le. Un plus grand stress à la maison ou au travail peut en être la cause, et ça suffit pour que le TOC augmente d’un cran. Ce Monsieur ne se comprend probableme­nt pas luimême.

Mon fils de 42 ans qui a un TOC à la lecture de votre commentair­e qui mettait la faute de son comporteme­nt sur un problème de couple a dit: «Si cet homme ne sait pas que ce dont il est affecté est une maladie, il doit souffrir encore plus, et devrait vite consulter. En plus de se laver les mains compulsive­ment, il se peut qu’il ne s’approche plus de sa femme parce que pour lui, l’acte sexuel représente une façon de se salir!»

Je ne suis pas d’accord non plus avec votre phrase «… mais je pense que l’avenue de la maladie mentale que vous empruntez pour expliquer le problème est loin d’être la bonne». Sachez que même avec une médication, un couple où il y a un TOC ne dure pas sexuelleme­nt, et l’idée même de se faire des amis implique qu’on doive vite faire le ménage après leur départ. Voilà mon avis, vous en faites ce que vous voulez.

F. Gauthier

Si vous avez lu cette chronique hier, vous aurez certaineme­nt remarqué qu’une autre lectrice a fait la même interpréta­tion que moi de cette lettre. Mais comme j’accepte toujours de mettre en doute une réponse donnée quand on m’apporte de bons arguments, et dans l’espoir d’aider ce couple, je publie votre commentair­e au cas où il serait plus pertinent que le mien.

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