Un appel inattendu pour Ted Nolan
« Je ne pensais plus que c’était possible »
BUFFALO | Il y a le rêve, mais il y a aussi la réalité. Ted Nolan balance exactement entre les deux hémisphères.
Le rêve, c’est celui de revenir dans la LNH après une longue absence et un exil en Lettonie. La réalité, c’est qu’il a hérité d’une équipe en pleine déroute avec les Sabres de Buffalo et qu’il doit vivre avec l’étiquette d’entraîneur en chef par intérim.
À 55 ans et loin des radars de la LNH depuis longtemps, Nolan ne croyait plus à un retour. Le scénario improbable s’est écrit le 13 novembre après le grand coup de balai à Buffalo avec les congédiements de Ron Rolston comme entraîneur et de Darcy Regier, le directeur général.
«Je ne pensais plus que c’était possible pour moi, a affirmé Nolan au Journal, hier, après un entraînement des Sabres au First Niagara Center. Quand j’étais plus jeune et que je dirigeais les Greyhounds de Sault Ste. Marie, je me disais qu’il s’agissait d’un scénario possible. Je pouvais rêver d’obtenir un appel d’une équipe de la LNH.»
«Dernièrement, je me concentrais sur l’équipe nationale de la Lettonie, j’avais comme objectif de qualifier ce pays pour les Jeux olympiques de Sotchi. J’ai atteint mon but puisque les Lettons participeront aux Jeux olympiques. Je me répète, mais je ne m’attendais pas à recevoir un appel d’une équipe de la LNH, encore moins des Sabres de Buffalo. Je reviens à mes origines, dans la ville où j’ai fait mes débuts comme entraîneur en chef dans la LNH en 1995.»
UN MOMENT MAGIQUE
Nolan a décrit avec émotion et une exactitude i ncroyable l ’ appel qui a changé son destin.
«Je n’oublierai jamais cet appel, celui de Pat LaFontaine, a dit Nolan. Je me rappelle vaguement de mon premier appel pour devenir un entraîneur dans la LNH, c’était plus prévisible. L’appel de Pat, je le garderai toujours dans mes souvenirs. Je me souviens des mots qu’il a utilisés au téléphone. Immédiatement après ma conversation avec Pat, j’ai téléphoné à ma femme, Sandra, et elle hurlait au téléphone. Elle croyait que je lui racontais une histoire.»
« Quand on m’a offert le poste, mon coeur a arrêté de battre pour une ou deux secondes, je suis devenu très émotif, a-t-il poursuivi. En plus, j’étais loin de la maison. Je revenais d’un match préparatoire contre la Russie avec la Lettonie et j’étais dans un transfert à l’aéroport de Francfort, en Allemagne. Pour moi, il s’agit d’un moment spécial qui s’ajoute à d’autres événements marquants de ma vie, comme mon mariage ou la naissance de mes enfants.»
LA PATIENCE COMME MOT D’ORDRE
Si Nolan a raconté son retour avec les Sabres comme un conte de fées, l’histoire n’est pas aussi rose sur la glace. Après une victoire de 3 à 1 contre les Maple Leafs à son premier match, Nolan a ensuite encaissé quatre revers d’affilée.
« Nous devrons être patients, nous ne pouvons pas changer cette équipe en deux jours, a expliqué l’Ontarien. Il y a de bons jeunes joueurs avec les Sabres et nous désirons créer un bon environnement. Je serai patient, mais je serai aussi exigeant avec mes joueurs. Nous ne pouvons pas simplement nous servir de l’excuse de la reconstruction pour justifier des séries de revers.»
Sur une note plus personnelle, Nolan ne se préoccupe pas trop de son statut d’entraîneur par intérim.
«J’ai comme philosophie que le métier d’entraîneur restera toujours un boulot par intérim, a sagement répliqué le père de Jordan Nolan, un ailier des Kings de Los Angeles. J’ai appris depuis longtemps cette réalité.»
À son deuxième séjour à Buffalo, Nolan travaillera étroitement avec LaFontaine. Dans ses fonctions de président des opérations hockey, LaFontaine devra également trouver le prochain DG des Sabres. À la tête de l’équipe depuis le mois d’août 2011, Nolan dirigera la Lettonie aux Jeux olympiques de Sotchi. Avant d’obtenir ce boulot avec l’ancienne république russe, Nolan était l’entraîneur des Knighthawks de Rochester, une équipe professionnelle de crosse…