Le Journal de Montreal

Une poursuite qui ne soulève pas les passions

- Jonathan Bernier Le Journal de Montréal

Les 10 joueurs qui intentent un recours collectif contre la LNH risquent de ne pas trouver beaucoup d’oreilles attentives à leur cause au sein des joueurs actifs.

« Ce n’était qu’une question de temps avant que d’anciens joueurs de la LNH imitent ceux de la NFL», a déclaré Rene Bourque, de retour à l’entraîneme­nt.

Bourque fait ici référence au litige similaire mettant aux prises la NFL et ses anciens joueurs. Litige qui s’est terminé par une indemnisat­ion de 765 M$.

Ce qui donnait du poids à cette poursuite, c’est que 4 800 anciens joueurs de la NFL avaient signé le recours collectif. Pas seulement 10, comme c’est le cas présenteme­nt dans la LNH.

Rappelons que ce groupe, dont les joueurs les plus connus sont Rick Vaive et Gary Leeman, allègue que la Ligue n’a pas été suffisamme­nt proactive pour protéger les joueurs contre les commotions cérébrales.

«C’est triste d’entendre ce genre d’histoires. Heureuseme­nt, le nombre de coups à la tête est à la baisse», a rappelé Bourque, dont la saison a été amputée de 21 matchs en raison d’une commotion le printemps dernier.

autre temPs, autres moeurs

Les 10 demandeurs souhaitera­ient également obtenir un soutien médical approuvé par la cour pour leurs traumatism­es au cerveau ou leurs blessures, qui seraient, selon eux, directemen­t attribuabl­es à leur carrière respective dans la LNH.

Or, quatre d’entre eux ont disputé moins de 50 matchs dans la LNH.

«C’est une question délicate, a reconnu Michel Therrien, lors de son point de presse. Ce que je peux vous dire, c’est qu’en 11 ans dans la LNH, les équipes médicales et les organisati­ons avec lesquelles j’ai travaillé ont toujours priorisé la santé des joueurs. Je peux vous le confirmer.»

Voilà pourquoi il est difficile pour les joueurs actuels de commenter la situation qui prévalait dans les années 1970 et 1980, décennies où la grande majorité des 10 joueurs impliqués ont évolué.

« On comprend beaucoup mieux les effets et les conséquenc­es des commotions.

«À l’époque, les gars revenaient au jeu peut- être trop rapidement » , a souligné George Parros en guise d’hypothèse.

rien à voir

Membre du comité de négociatio­n de l’Associatio­n des joueurs de la LNH, l’homme fort est placé pour connaître les sentiments de Gary Bettman et de ses alliés à propos des commotions cérébrales, le sujet de l’heure dans le circuit.

« Depuis que je suis impliqué dans l’AJLNH, les commotions sont toujours à l’ordre du jour.

«On marche main dans la main avec la Ligue pour tenter de les réduire au mini- mum», a lancé Parros, diplômé en économie de la réputée université Princeton.

Ce qui nous ramène à la sempiterne­lle question des bagarres.

« Les bagarres n’ont rien à voir làdedans » , s’est empressé de rectifier Parros, soutenant lire tout ce qui s’écrit sur le sujet.

« Certains spécialist­es affirment que les coups de moindre impact, mais répétitifs sont plus dommageabl­es qu’un coup de poing. Certains avancent même qu’une mise en échec le l ong de la rampe peut être plus dommageabl­e. » Bref, les problèmes de santé, la maladie de Parkinson, l ’ Alzheimer et la démence, causés selon certains anciens athlètes par leur carrière profession­nelle, n’ont rien pour effrayer l’Américain de 33 ans.

« On est conscient que le hockey est un sport physique. On ne souhaite pas que ça nous arrive, mais on ne doit pas s’arrêter à penser à ça » , a- t- il conclu.

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George Parros affirme que la Ligue nationale et l’Associatio­n des joueurs font tout pour réduire le nombre de commotions.

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