La plus grande entente de l’histoire de la LNH
Rogers Communications et ses partenaires TVA Sports et CBC viennent de conclure la plus grande entente de l ’ histoire de l a Ligue nationale de hockey, portant sur la diffusion des matchs. Il s’agit également du plus gros contrat de diffusion de l’histoire de la télévision canadienne.
L’Ontarienne Rogers, qui possède plusieurs stations de télévision, dont la chaîne Sportsnet, en plus d’être un câblodistributeur et un fournisseur de téléphonie sans fil, va verser 5,2 milliards de dollars sur une période de douze ans pour acquérir les droits de diffusion nationaux de la LNH, au Canada.
Une portion de la note sera refilée à TVA Sports et CBC, qui acquièrent les droits sur l a diffusion de certains matchs et les droits nationaux francophones, dans le cas de TVA Sports.
PAS FROID AUX YEUX
André Richelieu, un expert en marketing sportif, trouve que le Rogers et ses partenaires n’ont pas froid aux yeux. «5,2 milliards de dollars c’est deux fois plus d’argent que ce que NBC a payé pour obtenir les droits aux États-Unis, un marché qui est dix fois plus populeux que le Canada » , a commenté le professeur de l’Université Laval.
En vertu de l’entente, la LNH touchera en moyenne 433 millions $ par an pour les 12 années du contrat, c'est-àdire pour les saisons 2014-2015 à 20252026. Le montant annuel versé par Rogers sera toutefois progressif. L’entreprise déboursera 300 millions $ la première année et environ 500 millions $ à la fin de l’entente. Un paiement initial de 150 millions $ sera aussi acquitté lors des deux premières années.
ENTENTE PLUS LUCRATIVE
En 2011, NBC Sports Group a conclu une entente de 2 milliards $ US avec la LNH afin de mettre la main sur les droits de diffusion nationaux, aux États- Unis. NBC verse annuellement 200 millions $ US à la ligue puisque l’accord porte sur une période de 10 ans.
L’entente canadienne est donc plus lucrative pour le circuit Bettman que celle conclue aux États-Unis, il y a deux ans.
L’analyste Michel Nadeau estime que cette entente de 5,2 milliards $ est un pari audacieux pour Rogers, TVA et CBC. «C'est près de 435 millions $ par année. Êtes- vous capable de vendre 435 millions $ de publicité pour le sport professionnel», a questionné l’ancien viceprésident de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Un autre expert en marketing, Frank Pons, croit que l’entente sera rentable à long terme, sur l’ensemble des 12 années.
« Les gens ont tendance à regarder le retour sur i nvestissement à court terme, a analysé cet autre professeur de l ’ Université Laval. En plus, on change de modèle d’affaires. Ce n’est plus que la télévision et ses revenus de publicité. Il s’agit d’un accord multiplateforme. »