arsenault seconfiait à accurso
Problèmes et controverses au Fonds de solidarité FTQ
Un pilote d’hélicoptère lié au crime organisé aurait tenté d’obtenir un pot- de-vin de 250 000 $ pour Jean Lavallée, qui siégeait à l’époque au Fonds de la FTQ.
Voilà l’une des révélations explosives qu’est venu livrer l’enquêteur de la commission Michel Comeau, hier matin, à la barre des témoins.
En 2002, l’idée d’ériger une salle de spectacle en forme de tente au pied des chutes Montmorency a germé dans la tête du producteur Laurent Gaudreau.
Deux ans plus tard, il a partagé ses plans avec le pilote d’hélicoptère Denis Vincent, qui lui a immédiatement proposé de lui présenter «sa gang».
Au cours d’un week-end de pêche organisé par Denis Vincent, M. Gaudreau a alors rencontré Jean Lavallée, l’ex-président de la FTQ- Construction qui siégeait au conseil d’administration de la SOLIM (bras immobilier du Fonds de la FTQ).
M. Lavallée a rapidement montré son intérêt et en 2006, la SOLIM a investi 2,6 M$ dans le projet.
Mais les relations entre Denis Vincent et Laurent Gaudreau se sont envenimées et le pilote d’hélicoptère a pris de plus en plus de place dans le décor.
Il aurait même exigé un pot-de-vin de Laurent Gaudreau pour le compte de l’ancien président de la FTQ- C: « Si tu veux que ça avance, ça va prendre un 250 000 $ pour Lavallée » , a en effet confessé Gaudreau à l’enquêteur Comeau.
Le producteur a refusé de se plier à la demande et la SOLIM s’est retirée du projet.
« MORT OU PENDU »
Le problème, c’est que le prêt de 2,6 M$ avait déjà été versé – pour le projet Tipi – dans un compte de la Caisse Desjardins de Loretteville.
La SOLIM aurait alors passé une en- tente secrète avec le directeur de la Caisse, Marcel Champagne, afin de récupérer les fonds sans la signature, pourtant nécessaire, de Laurent Gaudreau.
Lorsque ce dernier a décidé d’entamer des poursuites pour récupérer son prêt, Guy Gionet et Denis Vincent ont longuement discuté pour accorder leurs violons et donner la même version de l’histoire, a dévoilé une série de conversations électroniques troublantes.
En effet, en écoutant les deux hommes, on comprend qu’ils travaillaient en fait main dans la main. Denis Vincent était t rès i mpliqué àla SOLIM. C’était «comme un décideur», a témoigné l’enquêteur Michel Comeau.
«On l’a fourré en criss en sortant l’argent» a entre autres lancé Vincent à Gionet en janvier 2009, satisfait d’avoir dépossédé Gaudreau de son financement.
«Il va se mettre dans la marde en esti. Il aura pas une cent. J’te le dis on va le retrouver pendu ou mort » , a- t- il poursuivi peu après, irrité que le producteur ait intenté des procédures judiciaires.