Montreal avait son princer Charles
Salaire mirobolant, retraite dorée, chauffeur privé, voyages de luxe…
QUÉBEC | Charles Lapointe est dans la mire de Revenu Québec, qui est «très préoccupé» par les révélations du Vérificateur général du Québec concernant les avantages financiers dont a bénéficié l’ancien grand patron de Tourisme Montréal.
Charles Lapointe avait un train de vie princier à la tête de l’organisme sans but lucratif qu’il a dirigé pendant 24 ans, si on se fie au rapport déposé hier par Michel Samson à l’Assemblée nationale.
Avec un salaire de 398300$ par an, l’ex-PDG avait des conditions jusqu’à quatre fois supérieures à ses homologues des autres associations régionales du Québec et beaucoup plus avantageuses que celles des sous-ministres et administrateurs d’État, souligne le VG.
Comme l’a révélé le Journal hier, Charles Lapointe a touché une indemnité de départ très élevée lorsqu’il a pris sa retraite l’été dernier. Un total de 654 000 $ lui ont été versés, une prime qui s’accompagnait d’un bureau, d’une secrétaire personnelle durant trois ans et d’un lien d’emploi avec Tourisme Montréal pour des « contrats de consultation».
À la suite de l’enquête du VG, l’ex- PDG a renoncé à son lien d’emploi, sa secrétaire personnelle et son bureau. Son indemnité de départ a également été amputée de 36 000 $.
Lorsque l ’ équipe de Michel Samson a signalé que l’ancien ministre libéral fédéral n’aurait pas dû toucher une allocation de près de 11 000 $ par an pour un véhicule qui lui était de toute façon fourni par l’employeur, Charles Lapointe a remboursé 72 000 $.
MAUVAISE GESTION
Chose plutôt surprenante, la rémunération et les autres avantages financiers de Charles Lapointe étaient établis sur la base d’un contrat de travail signé uniquement par l e président du conseil d’administration, sans toutefois que le c.a. lui-même ait entériné le contrat.
Des pratiques qui font dire au VG que Tourisme Montréal a mal géré les fonds publics.
L’ex-PDG ne lésinait pas sur les frais de voyage. Ces deux dernières années, il a réclamé plus de 145 000 $, a constaté le VG. «Certains frais de voyage et de représentation du plus haut dirigeant de l’ATR de Montréal représentent une mauvaise utilisation des fonds publics», soutient Michel Samson.
HÔTELS LUXUEUX
Charles Lapointe aimait également les hôtels de luxe et la bonne chère. Le VG s’est dit préoccupé par l’ampleur des sommes remboursées à ce chapitre à l’ancien patron de Tourisme Montréal.
« Pour les deux dernières années, un montant de 39 700 $ a été remboursé à l’ancien PDG pour des frais de repas.
Le VG a également repéré sur trois ans des dépenses d’environ 10 000 $ réclamés en double par M. Lapointe. Tourisme Montréal a même remboursé des dons à l’ancien PDG, «ce qui lui a permis de déduire un total d’environ 64 000 $ en dons de sa déclaration de revenus, ce qui n’est pas admissible sur le plan fiscal » , insiste le VG. Un total de 75 % du budget d’un peu plus de 30 millions dont bénéficie Tourisme Montréal provient des fonds publics.