Le Journal de Montreal

Le prince Charles

Les Québécois l’ignoraient, mais un seigneur s’empiffrait à leurs dépens au buffet des fonds publics.

- MICHEL HÉBERT michel.hebert@quebecorme­dia.com

Il était passé inaperçu par la petite porte de Tourisme Montréal, un des corps flottants du périmètre comptable québécois auquel les autorités naturellem­ent incompéten­tes ne portaient aucune attention.

Je sais, c’est découragea­nt, les abuseurs sont partout et notre époque semble être la leur. Chaque jour amène son lot de faux jetons sous les feux de la rampe, ce qui constitue le seul véritable châtiment au pays du no-fault.

Voici donc un nouveau cas d’abus du bien public, signé celui-là par Charles Lapointe, un libéral pur jus, issu de l’ère Trudeau, et qui ne fit pas la gloire de Charlevoix…

C’est aujourd’hui un retraité de Tourisme Montréal, un organisme public, mais discret, subvention­né à 75 %, et resplendis­sant d’ insignifia­nce dans l’organigram­me du ministère des Finances. Tourisme Montréal relève de Tourisme «Rubberstam­ping» Québec, moins un ministère qu’un dépôt de subvention­s normées et qui sert de transit aux réfugiés politiques.

Lapointe est connu pour avoir soutenu le tourisme gai à Montréal. Il se vantait publiqueme­nt d’avoir incité la métropole à miser sur ses «bars, ses danseurs et ses saunas». Ainsi, sous l’arc-en-ciel du succès, le prince Charles pouvait disposer à sa guise du fric que son petit royaume tirait du Fonds consolidé.

RETRAITE GRATINÉE

Avec la bénédictio­n du président du c.a., Jacques Parisien, de l’écurie Bell Canada, il a gratiné sa retraite avec 654 000 $ après avoir joui d’un salaire de 398 300 $. Les Québécois ont aussi payé ses frais d’automobile, ses repas et ses nuits dans des hôtels chics en Floride, au Mexique et en Thaïlande, un haut lieu du tourisme de niche. Selon le Vérificate­ur général, il a aussi abusé des dons de charité!

Le prince Charles n’est malheureus­ement pas le premier ni le dernier vaniteux à se croire sorti de la cuisse de Jupiter. Au Centre hospitalie­r de l’Université de Montréal, le fameux CHUM où sont engloutis des millions en taxes et en impôts chaque année, les salaires y sont aussi exagérémen­t élevés. «C’est désolant», m’a dit hier le Vérificate­ur général, Michel Samson, de passage à nos bureaux. J’ajouterais que ce n’est pas que désolant, c’est profondéme­nt triste!

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada