Le CHUM menacé de tutelle
Christian Paire a reçu un salaire plus élevé que le maximum autorisé par Québec
Québec pourrait mettre sous tutelle le Centre hospitalier de l’Université de Montréal ( CHUM) si son conseil d’administration ne règle pas d’ici une semaine le dossier controversé de son directeur général, Christian Paire.
Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a d’ailleurs rencontré les membres du C. A. hier pour leur faire part de cet ultimatum.
La réunion du C. A. du CHUM a eu lieu comme prévu par la suite, mais aucun point à l’ordre du jour ne concernait la rémunération de Christian Paire. Celui-ci était présent à l’assemblée du C.A., mais n’a répondu à aucune question sur le rapport du Vérificateur général, tout comme les autres membres.
RAPPORT EMBARRASSANT
La réunion s’est tenue comme si de rien n’était, si ce n’est que le président a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une assemblée «ordinaire», lors de l’ouverture.
Dans un rapport déposé hier matin à l’Assemblée nationale, le VG indique que le conseil d’administration du Centre hospitalier de l ’ Université de Montréal ( CHUM) a contourné les règles pour verser un salaire plus attrayant à son directeur général, Christian Paire.
«Depuis avril 2010, la rémunération versée au directeur général par l e CHUM n’est pas conforme à la réglementation. Au total, elle a été supérieure de près de 70 000$ à la somme maximale autorisée», souligne le VG, Michel Samson.
80 000 $ ADDITIONNELS
Pour les deux dernières années, le Conseil du trésor a autorisé le CHUM à verser au maximum 350 000 $ à son DG. Christian Paire a pourtant reçu 357 445 $ l’an dernier et 354 703 $ l’année précédente.
C’est sans parler la rémunération additionnelle de 80 000 $ offerte au DG du CHUM en provenance des coffres de l’Université de Montréal.
Christian Paire réclamait un salaire de 430 000 $, c’est pour cette raison que le c.a. du CHUM a exploré d’autres sources de revenus, a constaté Michel Samson. Mais selon lui, «le c.a. du CHUM n’aurait pas dû autoriser le DG à recevoir une rémunération additionnelle de l’UdM».
D’AUTRES CAS
Christian Paire n’est toutefois pas le seul à avoir profité d’une rémunération plus élevée que ce que prévoit le ministère de la Santé. C’est le cas également des cadres supérieurs du CHUM.
«De janvier 2010 à mars 2013, les sommes versées en trop se sont élevées à plus de 750 000 $», précise le VG.
Michel Samson questionne également le processus de nomination des cadres au sein de l’établissement.
Dans près de la moitié des cas, il n’y a pas eu de concours pour combler les postes de cadres supérieurs.
– Avec la collaboration de Geneviève Lajoie et Héloïse Archambault