La réforme de l’assurance-emploi doit être corrigée selon Québec
Pression sur le gouvernement fédéral pour des changements rapides
QUÉBEC | Québec presse Ottawa d’apporter de toute urgence des correctifs à sa réforme d’assuranceemploi entrée en vigueur en janvier 2013.
Le rapport remis hier par la Commission nationale d’examen de l’assurance-emploi fournira les arguments qu’attendait le gouvernement Marois pour plaider sa cause auprès du gouvernement fédéral. «Le travail de la Commission vient illustrer une série de problèmes vécus. Le rapport va nous servir à mettre de la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il corrige le tir » , a déclaré le ministre de la Gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier.
Présidée par l’ex-chef du Bloc québécois Gilles Duceppe et l’ex-ministre péquiste Rita Dionne-Marsolais, la Commission d’examen de l’assurance- emploi en est venue à la conclusion que la réforme de l’assuranceemploi fait fausse route et formule 30 recommandations. L’approche avancée par la réforme n’optimise pas l’utilisation de la maind’oeuvre, décourage la formation en plus de créer des inquiétudes sur le marché du travail, a soutenu Mme Dionne-Marsolais.
TRAVAIL SAISONNIER
En outre, la Commission recommande d’éliminer les trois catégories de prestataires d’assurance-emploi introduites dans la réforme: les prestataires fréquents, occasionnels et les travailleurs de longue date. La durée et le montant des prestations varient selon la catégorie. Cette mesure vise particulièrement le travail saisonnier, «une caractéristique incontournable de l’économie québécoise», a constaté la Commission.
«Ça n’apporte rien dans la dynamique du marché du travail», a commenté Michel Bédard, commissaire membre de la Commission et ex-fonctionnaire fédéral. «Si on démolit le travail saisonnier, il y aura un impact important sur l’économie du Québec. Les résultats de la réforme tourneraient l’appauvrissement des travailleurs et la mise en péril du travail saisonnier», a renchéri la ministre du Travail Agnès Maltais.
Environ 160 000 travailleurs saisonniers ont recours annuellement aux prestations d’assurance-emploi, dont 37 000 à Montréal et 16 000 en Gaspésie.
DÉTOURNEMENT DE FONDS
De même, la Commission recommande la création d’une caisse autonome de l’assurance-emploi afin d’empêcher le gouvernement fédéral de piger dans la caisse quand il y a des surplus. Pendant les années 1990, le gouvernement fédéral de Jean Chrétien a puisé 57,2 milliards de dollars à même les cotisations versées par les employeurs et leurs salariés, un véritable «détournement de fonds», a soutenu Gilles Duceppe.