Promesses d’emplois si le pipeline se concrétise
QUÉBEC | La compagnie Valero ( Ultramar), l’une des deux clientes potentielles d’Enbridge au Québec avec Suncor, a fait valoir, hier, que le projet d’inversion du flux du pipeline 9B sécuriserait des emplois à Montréal et Lévis, en plus d’en créer une centaine.
En commission parlementaire à Québec, le grand patron de l’entreprise au Canada a vanté les avantages économiques de cet «excellent» projet qui lui permettra d’assurer son avenir et sa compétitivité. Valero augmentera sa marge de profit en achetant à moindre coût du pétrole brut – exclusivement léger – de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Dakota du Nord.
Elle entend acheter environ 130 000 ba- rils par jour à Enbridge, ce qui représente 50% de ses besoins. Un investissement de 200 millions $ sera nécessaire pour adapter ses installations ( environ 140 millions $ au terminal de MontréalEst et 30 millions $ à la raffinerie JeanGaulin de Lévis). La phase des travaux procurera de l’emploi à 200 personnes.
DEUX NOUVEAUX NAVIRES
Si le projet se concrétise, Valero devra aussi gérer deux nouveaux navires Panamax pour acheminer le pétrole, de Montréal jusqu’à Lévis.
C’est l’ajout de ces deux navires, dans la chaîne de production, qui entraînera la création de « 100 nouveaux emplois permanents » , a assuré Ross R. Bayus. «Ce sont des postes lucratifs qui vont demeurer en place longtemps.» Valero n’a pas encore décidé si elle allait acheter ou louer les deux mastodontes flottants. Chose certaine, la construction de superpétroliers est exclue au Chantier Davie qui n’a pas les installations pour ce type de contrat, a expliqué M. Bayus.
«Il est urgent que nous puissions diversifier nos sources d’approvisionnement afin de rivaliser avec les autres raffineurs nord- américains qui bénéficient déjà du pétrole de l’Ouest à plus bas coût», a-t-il martelé.
M. Bayus a assuré aux journalistes que Valero n’a dans ses cartons aucun projet pour modifier ses unités de raffinage afin de recevoir du pétrole lourd, souvent associé à un plus grand danger.
Le député de Québec solidaire Amir Khadir s’est à nouveau insurgé, hier, affirmant qu’il ne croyait ni les promesses de Valero ni celles d’Enbridge la veille.
BAISSE DU PRIX DE L’ESSENCE ?
Y’aura- t- il des répercussions à la pompe si l ’ entreprise augmente sa marge de profit? M. Bayus a esquivé la question, se réfugiant derrière le paravent de la Loi sur la concurrence qui «nous empêche d’indiquer des directions futures en ce qui concerne les prix».