Arsenault, visage à deux faces
Le président démissionnaire de la FTQ, Michel Arsenault, a livré, lundi, le décevant discours de départ d’un homme amer, encore incapable d’assumer personnellement la face noire de son passage à la direction de sa centrale syndicale.
M. Arsenault a accusé Pierre Karl Péladeau, les médias, le maire Régis Labeaume, les tenants du néolibéralisme,
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d’être les responsables de l’image très ternie de la FTQ et du Fonds de solidarité.
Il a fait un pep pep talk talk primaire aux délégués au congrès de la centrale plutôt que de dresser un bilan réfléchi et d’inviter à une épuration des moeurs.
SINCÉRITÉ VARIABLE
Au printemps 2009, le Fonds de solidarité de la FTQ s’est associé avec la Caisse de dépôt et placement, Québecor et René Angélil pour tenter de faire l’acquisition du Canadien de Montréal et du Centre Bell.
Ma collègue Karine Gagnon et moi avions alors mené une longue entrevue avec Michel Arsenault.
Le Journal de Québec sortait d’un long conflit avec ses syndiqués affiliés à la FTQ. Michel Arsenault nous disait vouloir «bâtir coude à coude avec PKP plutôt que de perpétuer des face-à-face».
S’associer avec Québecor était alors «séduisant» pour lui, tandis que René Angélil connaît ça, les spectacles, lui qui a vendu plus de disques qu’Elvis Presley. Alors, on embarque et tant pis pour les chialeux, résumait-il substantiellement.
M. Péladeau et lui, deux strange bedfellows, avaient déjà eu deux expériences positives, nous avait-il aussi raconté. La convention collective qui a mis fin au conflit au Journal de Québec, en 2008, a été signée une semaine seulement après une rencontre entre les deux. Une nouvelle convention collective chez Vidéotron avait aussi été conclue un an avant l’échéance.
Michel Arsenault avait même découvert dans ses discussions avec PKP les vertus de la convergence des médias, enjeu central du conflit dans ses journaux.
Il avait conclu avec solennité que PKP avait toujours tenu parole, et lui également, ce qui est le test de passage traditionnel en relations de travail.
L’EMPIRE DU MAL
Aujourd’hui, parce que la FTQ, la FTQConstruction, le Fonds de solidarité et lui-même sont sur la sellette devant la commission Charbonneau, ces organisations syndicales sont devenues les victimes de l’empire du mal et de ses alliés.
M. Arsenault m’a beaucoup déçu depuis cette entrevue.
En 2010, il s’est battu pour le maintien du placement syndical dans la construction qui assurait la suprématie de la FTQ et la rentrée massive des cotisations des travailleurs, mais qui était à la source de la corruption, du taxage et de la violence dans cette industrie.
Il a aussi lutté contre la mise sur pied d’une commission d’enquête sur la collusion et la corruption dans l’octroi des contrats publics. Il a ensuite recruté des avocats parmi les meilleurs pour enrayer les travaux de la commission Charbonneau et faire enterrer les écoutes électroniques l’impliquant dans des dossiers douteux. Il a cherché à perpétuer un système pourri.
L’empire du mal n’est pas là où il le prétend, mais dans sa cour.