Le Journal de Montreal

La SRC dort, mais les autres veillent

- Guy Fournier guy.fournier@quebecorme­dia.com

Aucune société publique de télévision n’a manqué le bateau aussi souvent que la nôtre. La diffusion n’a jamais été un fleuve tranquille, mais avec l’ère numérique, les eaux se sont déchaînées. À la barre de Radio- Canada, plutôt que fixer l’horizon, le capitaine garde sa lunette braquée sur le Parlement pour s’assurer que l’équipage aura sa pitance.

À Ottawa, l’armateur, qu’il soit libéral ou conservate­ur, souffle le chaud et le froid et envoie des messages contradict­oires sur le cap que son navire doit prendre. Pendant que se poursuit ce dialogue de sourds entre capitaine et armateur, les concurrent­s lancent des vaisseaux qui doublent vite le navire de l’État. Dans des pays comme la France et l’Angleterre, par exemple, les réseaux publics sont pilotés avec plus de vision. Pour se protéger, ils ajoutent des antennes à la chaîne principale. La BBC a créé News, la 2, la 3, la 4, CBBC et CBeebies pour les jeunes et les enfants. À Radio-Canada, les émissions pour enfants ont presque disparu.

France Télévision­s compte sur un réseau outre-mer, la 2, la 3, la 4 la 5 et Ô, une chaîne où peuvent s’exprimer les territoire­s outre-mer. L’organisme est aussi partenaire d’Arte, ARTV, Gulli pour les jeunes, TV5 Monde, Mezzo, une chaîne musicale, Planète et Euronews.

Au fil des ans, Radio-Canada a tout juste réussi à créer ses deux chaînes d’info continue, une chaîne documentai­re anglophone, ARTV et Explora, en plus de participer à TV5 Monde.

Dans quatre ans, il faudra bien un plan B pour remplacer Hockey Night in Canada

BETTMAN, C’EST UN CHUM !

En 2004, sans états d’âme, le réseau français a levé le nez sur le hockey. C’était écrit dans le ciel que CBC n’aurait pas les moyens de renouveler son entente avec la LNH pour 2014. Au moment où j’en faisais partie, le conseil n’a pas cessé de mettre en garde la direction contre cette éventualit­é. Il a demandé un plan B à Richard Stursberg, le v.-p. responsabl­e de la négociatio­n, mais celui-ci se pétait les bretelles, répétant qu’il avait Bettman dans sa petite poche.

Le mois dernier, à l’assemblée annuelle, Hubert Lacroix, le PDG, a affirmé qu’un «deal» avec la LNH était à portée de la main. Il ne pouvait dire plus vrai, sauf que ce n’était pas sa main, mais celle de Rogers!

Que c’était angélique, de la part de Lacroix, d’imaginer une entente à long terme! Sans chaînes sportives et sans internet mobile, c’est David qui se battait contre Goliath sans même être muni d’une fronde. Dans quatre ans, il faudra bien un plan B pour remplacer Hockey Night in Ca

nada… à moins que le navire de la CBC ait sombré.

TÉLÉPENSÉE DU JOUR

Rogers et TVA sont morts de rire, mais les 11 équipes américaine­s de la LNH qui sont déficitair­es sont aussi mortes de rire!

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