Les élus auraient dû écouter les actuaires
Les coffres du Régime de rentes du Québec ( RRQ) auraient été beaucoup plus garnis si les élus avaient écouté les recommandations des actuaires, lors de la création du Régime, au milieu des années 1960.
Une étude de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, publiée hier, soutient que la réserve de la RRQ se serait chiffrée à 60 G$ en 2011 plutôt qu’à près de 34 G$, si le taux de cotisation initial du régime avait été fixé à 4% plutôt qu’à 3,6%.
De cette façon, le butin de la RRQ atteindrait 263 G$ en 2056 plutôt que 219 G$, selon les projections actuelles. «Cet écart significatif s’explique par des cotisations plus élevées au départ et donc un rendement sur des sommes plus i mportantes » , peut- on l i re dans l’étude.
« C’est ce que ça donne une poussière qu’on laisse grossir » , a commenté Luc Godbout, l ’ un des auteurs de l’étude, avec Yves Trudel et Suzie St-Cerny.
PRESSION SUR LE TAUX
Les chercheurs indiquent que l es autorités savaient dès le lancement du Régime que le taux de cotisation devrait être augmenté. Des changements apportés au Régime, la démographie et la situation économique ont mis beaucoup de pression sur le taux de cotisation et l’état de la réserve.
«Tout le monde disait qu’on devait hausser les cotisations. Mais l es politiciens ont attendu trop longtemps car ils ne voulaient pas déplaire » , a commenté M. Godbout.
Les trois chercheurs affirment que l’appréhension des politiciens à modifier le taux de cotisation d’origine a contribué à générer des iniquités entre les générations de cotisants.
Selon eux, établir des règles d’ajustement automatique contribuerait à aplanir les iniquités.