SOURIS ET SUSHIS
Le resto japonais a dû fermer ses portes cinq jours pour exterminer la vermine
Les clients s’attendent à ce qu’un restaurant spécialisé dans le poisson cru maintienne une hygiène à peu près parfaite, étant donné l’absence de cuisson. C’est loin d’être toujours le cas.
Le restaurant japonais Odaki, du 3977 boulevard Saint- Laurent, à Montréal, a été condamné à une amende de 1 750$ le 9 octobre 2013 pour avoir hébergé un grand nombre de souris dans son commerce.
Six mois plus tôt, le même commerce spécialisé dans les sushis avait été condamné à une autre amende de 1 250$ pour malpropreté.
Lors de la dernière visite du restaurant ayant donné lieu à une amende, l e 25 octobre 2012, l es deux inspectrices des aliments de la Ville s’attendaient à une améliorat i on. Elles ont plutôt trouvé des excréments de souris partout. Au point où on a aussitôt imposé la fermeture du restaurant pour une durée de cinq jours, le temps d’exterminer les indésirables.
DES CROTTES PARTOUT
Même l’aire de préparation des sushis recelait des excréments de rongeurs. La police de la salubrité en a vu près des planches à découper, derrière un four à micro-ondes et un petit réfrigérateur, sur des tablettes et sur un comptoir.
Pas étonnant puisque le nid familial de petits rongeurs avait été construit tout près, dans la section menant à la cuisine.
Une maisonnée vivait dans un mur, confortablement installé grâce à l’emprunt à long terme de laine minérale. Une autre se trouvait tout près, derrière la machine à glace, où les petites bêtes s’emmitouflaient avec des chiffons déchiquetés.
La cuisine semblait toutefois le lieu où les souris passaient le plus clair de leur temps. Les inspectrices ont trouvé des crottes de rongeurs sur le dessus du comptoir et sous des bols en acier inoxydable qui traînaient à côté de la cuisinière.
« En retirant une tablette sous le comptoir, j’ai constaté la présence d’une très grande quantité d’excréments de souris qui tapissaient le sol » , écrit une des inspectrices dans l e rapport d’infraction obtenu par le Journal.
Elles en ont également vu près de sacs de panure et de boîtes de pâte de fèves.
« LES EXCRÉMENTS TAPISSAIENT LE SOL »
– LES INSPECTRICES
TOUJOURS MALPROPRE
De plus, la propreté du commerce laissait toujours à désirer six mois après une première visite ayant conduit à une amende. Les inspectrices parlent d’une «insalubrité générale des lieux » , avec des planchers, plafonds, ustensiles, réfrigérateurs et appareils de cuisson malpropres. Une poursuite avait été recommandée par les inspectrices, mais aucune amende n’a jusqu’ici été donnée au propriétaire Ming Jia.
« Tout cela est du passé. C’est réglé depuis longtemps», assure le restaurateur. Il ne faut pas confondre le restaurant Odaki du boulevard Saint-Laurent avec son homonyme de la rue Sainte-Catherine. Ce dernier n’a pas reçu d’amende et n’appartient pas au même proprio. On doit attendre plusieurs mois après l’infraction pour qu’un juge entende la cause et rende sa sentence. Les détails ont été obtenus suite à une demande d’accès à l’information.