L’histoire renversante duManic II
L’épave de ce bateau est échouée sur les rives du Saint- Laurent depuis plusieurs années
Sur les rives du fleuve Saint- Laurent, à la hauteur du parc Rochefort à Repentigny, on peut voir l’épave d’un bateau échoué, abandonnée depuis plusieurs années.
Le Manic II, un bateau de f erro- ciment construit dans les années 1970 était l’un des plus gros bateaux du genre à l’époque. Son dernier propriétaire l’avait laissé à l’abandon à la Marina Rive-Nord.
« Le propriétaire était disparu. Il ne payait plus ses droits d’entreposage. Comme le bateau risquait d’endommager nos quais, nous avons dû le remorquer hors de la marina, en prenant soin de le stabiliser. Nous avons donné des directives au propriétaire, des précautions à prendre et rien n’a été fait » , explique Yvon Vannini, propriétaire de la Marina Rive-Nord.
Comme ces précautions n’avaient justement pas été prises par le propriétaire, il arriva ce qui devait arriver: le bateau est parti à la dérive et s’est échoué là où il est toujours depuis des années. Aux dires de M. Vannini, le propriétaire du bateau n’a jamais déboursé d’argent pour le sortir de sa fâcheuse position.
Ce dernier doit lui-même conjuguer avec des bateaux abandonnés par leurs propriétaires. «On doit bien en avoir une dizaine ici», affirme-t-il.
UNE VIE MOUVEMENTÉE
L’histoire nous raconte que ce bateau a d’abord appartenu à des trafiquants de drogue.
Par la suite, il s’est promené un peu partout. Il a été entreposé à la Marina de Saint-Sulpice. À cette époque, l’entreprise avait fait faillite et le bateau était resté en cale sèche. Il avait été piraté et il ne restait plus grand-chose. Il a également coulé alors qu’il était à l’île Charron. Le gouvernement fédéral avait forcé le propriétaire de l’époque à le renflouer.
« En ce qui concerne l’épave du Manic II, Transports Canada avait entrepris des démarches pour retrouver le propriétaire afin qu’il fasse renflouer son embarcation. Après plusieurs tentatives, il a été impossible de le retrouver», souligne Josianne Martel, conseillère en communications pour Transports Canada.
« Il n’y a pas de pollution qui s’échappe de l’épave et celle-ci n’est pas un obstacle à la navigation en vertu de la Loi sur la protection des eaux navigables (LPEN). Le ministère n’effectuera donc pas de manoeuvres pour sortir l’épave des eaux», ajoute Mme Martel.
LE DROIT DU PUBLIC
Il faut rappeler ici que la LPEN vise à protéger le droit du public à naviguer en toute sécurité sur les plans d'eau et à protéger l'environnement. Ce droit du public à naviguer comprend les navires commerciaux, ainsi que les différentes embarcations de plaisance telles que des voiliers, des canots ou des kayaks.
«La seule solution que je verrais pour s’en débarrasser, c’est de la démolir et recycler ce qui peut l’être » , fait remarquer Yvon Vannini en guise de conclusion.