Le Journal de Montreal

L’histoire renversant­e duManic II

L’épave de ce bateau est échouée sur les rives du Saint- Laurent depuis plusieurs années

- STÉPHANE FORTIER

Sur les rives du fleuve Saint- Laurent, à la hauteur du parc Rochefort à Repentigny, on peut voir l’épave d’un bateau échoué, abandonnée depuis plusieurs années.

Le Manic II, un bateau de f erro- ciment construit dans les années 1970 était l’un des plus gros bateaux du genre à l’époque. Son dernier propriétai­re l’avait laissé à l’abandon à la Marina Rive-Nord.

« Le propriétai­re était disparu. Il ne payait plus ses droits d’entreposag­e. Comme le bateau risquait d’endommager nos quais, nous avons dû le remorquer hors de la marina, en prenant soin de le stabiliser. Nous avons donné des directives au propriétai­re, des précaution­s à prendre et rien n’a été fait » , explique Yvon Vannini, propriétai­re de la Marina Rive-Nord.

Comme ces précaution­s n’avaient justement pas été prises par le propriétai­re, il arriva ce qui devait arriver: le bateau est parti à la dérive et s’est échoué là où il est toujours depuis des années. Aux dires de M. Vannini, le propriétai­re du bateau n’a jamais déboursé d’argent pour le sortir de sa fâcheuse position.

Ce dernier doit lui-même conjuguer avec des bateaux abandonnés par leurs propriétai­res. «On doit bien en avoir une dizaine ici», affirme-t-il.

UNE VIE MOUVEMENTÉ­E

L’histoire nous raconte que ce bateau a d’abord appartenu à des trafiquant­s de drogue.

Par la suite, il s’est promené un peu partout. Il a été entreposé à la Marina de Saint-Sulpice. À cette époque, l’entreprise avait fait faillite et le bateau était resté en cale sèche. Il avait été piraté et il ne restait plus grand-chose. Il a également coulé alors qu’il était à l’île Charron. Le gouverneme­nt fédéral avait forcé le propriétai­re de l’époque à le renflouer.

« En ce qui concerne l’épave du Manic II, Transports Canada avait entrepris des démarches pour retrouver le propriétai­re afin qu’il fasse renflouer son embarcatio­n. Après plusieurs tentatives, il a été impossible de le retrouver», souligne Josianne Martel, conseillèr­e en communicat­ions pour Transports Canada.

« Il n’y a pas de pollution qui s’échappe de l’épave et celle-ci n’est pas un obstacle à la navigation en vertu de la Loi sur la protection des eaux navigables (LPEN). Le ministère n’effectuera donc pas de manoeuvres pour sortir l’épave des eaux», ajoute Mme Martel.

LE DROIT DU PUBLIC

Il faut rappeler ici que la LPEN vise à protéger le droit du public à naviguer en toute sécurité sur les plans d'eau et à protéger l'environnem­ent. Ce droit du public à naviguer comprend les navires commerciau­x, ainsi que les différente­s embarcatio­ns de plaisance telles que des voiliers, des canots ou des kayaks.

«La seule solution que je verrais pour s’en débarrasse­r, c’est de la démolir et recycler ce qui peut l’être » , fait remarquer Yvon Vannini en guise de conclusion.

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L’épave du Manic II gisant sur la grève depuis près d’une douzaine d’années à Repentigny, à la hauteur du parc Rochefort.

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