Perquisition chez Irving Oil
Le géant pétrolier aurait commis des infractions liées au déraillement de Lac- Mégantic
Les autorités fédérales ont perquisitionné les bureaux d’Irving Oil parce qu’elles soupçonnaient le géant pétrolier du Nouveau- Brunswick d’avoir commis des infractions possiblement liées au déraillement mortel de LacMégantic, l'été dernier.
Des enquêteurs de Transport Canada, appuyés par des agents de la GRC, ont saisi des contrats d’Irving Oil avec ses courtiers, des données informatiques, des registres de formation et d’autres documents, selon des documents judiciaires déposés à la Cour à Saint-Jean.
FOrMAtION DEs EMPLOYÉs
Ils scrutent particulièrement la formation des employés d’Irving Oil dans la gestion des importations de matières dangereuses, selon ces documents.
L’enquêteur Marc Grignon, de Transport Canada affirme dans une dénonciation assermentée, qu’il voulait mettre la main sur les documents et données pour étudier si les employés d’Irving ont assuré correctement la gestion des importations de pétrole brut léger, très volatile, en provenance des États-Unis entre le 2 novembre 2012 et le 6 juillet 2013, journée de la tragédie à Lac- Mégantic.
«Les choses recherchées permettront de faire la preuve que Irving Oil a importé des matières dangereuses sans veiller à ce que leur classification soit la bonne avant leur transport au Canada», écrit- il dans la dénonciation, obtenue par notre bureau d’enquête.
Aucune accusation n’a encore été portée contre la pétrolière ou ses employés depuis la perquisition du 11 décembre à Saint Jean.
La porte- parole d’Irving Oil, Samantha Robinson, a dit que la compagnie a offert son entière collaboration aux autorités dans cette affaire et a donné suite à tous les demandes de documents et de données.
3 830 wAGONs DANGErEux ?
L’Agence des services frontaliers du Canada a répertorié 3 830 wagons- citernes de pétrole brut léger importés au Canada par Irving Oil entre le 2 novembre 2012 et le jour de la tragédie qui a couté la vie à 47 Québécois.
Chaque train comportait, en moyenne, 80 wagons-citernes
Une des préoccupations majeures de M. Grignon et des enquêteurs fédéraux est que des documents présumés non conformes auraient accompagné les convois de pétrole brut en provenance des États-Unis, selon les documents judiciaires.
Les documents reliés à ces transports auraient mal identifié la classification de pétrole brut dans les wagons- citernes, pour en minimiser son niveau de dangerosité, pour ensuite l’identifier correctement après le déchargement des wagons-citernes à la raffinerie d’Irving Oil, selon les enquêteurs.
Irving Oil est une entreprise familiale privée dont le siège social à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, avec un bureau des ventes et de marketing pour les États- Unis à Portsmouth, au New Hampshire.
La compagnie possède 900 stationsservice, dix terminaux de distribution et une flotte de camions-citernes pour desservir ses clients dans les provinces de l’Atlantique, au Québec et en NouvelleAngleterre.