« Traitées comme des animaux »
Amende de 25 000 $ pour un couple qui hébergeait des personnes handicapées
Une femme handicapée a vécu les pires six mois de sa vie alors qu’elle vivait dans un 4 et 1/ 2 avec 9 autres pensionnaires, sous le joug d’un couple qui les traitait « comme des animaux » .
Durant plusieurs années, le couple formé par Gaston Robitaille et Diane Quesnel a accueilli des pensionnaires dans son petit appartement de Saint- André- d’Argenteuil, dans les Laurentides. Plusieurs souffrant d’un handicap.
« C’était l ’ enfer, l es pires mois de ma vie», témoigne Carole Garand, 47 ans et souffrant d’une maladie du cerveau qui la rend inapte au travail.
À son grand soulagement, le couple a été condamné à verser une amende de 25 500 $ en dommages à quatre de leurs victimes, dont elle, pour les avoir hébergés dans des conditions « dégradantes et indécentes » , a fait savoir le Tribunal des droits de la personne, hier.
«On ne laisse même pas un chien comme ça, alors pour un être humain? C’est illégal», s’indigne-t-elle.
Quand elle est arrivée en 2008 avec son conjoint, ils étaient 10 personnes à vivre sous le même toit.
« J’étais chanceuse, j’avais une chambre avec Robert, qui était un ami de longue date de Gaston, raconte- t- elle. Mais, les autres, ils dormaient par terre, avec juste une petite couverture. Ils mangeaient juste un repas par jour. Moi, j’avais trois repas et les autres me regardaient manger: je me sentais tellement mal!»
Pas de papier de toilette dans la salle de bain, armoires vides, congélateurs cadenassés, l es pensionnaires devaient même payer 1 $ s’ils voulaient un popsicle.
EN APPEL
Joint par le Journal, Gaston Robitaille en appellera sûrement de la décision. Il a d’ailleurs engagé un avocat.
« Il y a des affaires qui ne sont pas vraies», assure-t-il.
À sa défense, il se voit comme un bon samaritain qui voulait venir en aide à des amis de longue date.
« C’est des profiteux, des gens que tu sors de la rue et après ça, t’es un trou de cul [...] Ça fait une secousse que j’en garde plus et j’en garderai plus non plus», argue-t-il.