Marie- Renée abandonnée par le ministre

J’ai suivi personnellement toute l’affaire de présumée agression sexuelle qu’aurait subie la jeune Marie- Renée Baillargeon et j’espérais grandement une intervention ferme du ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud.

Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre que le ministre n’était pas intervenu personnellement, mais plutôt qu’il s’était fié uniquement aux procureurs de la Cou- ronne, en ajoutant que la procureure de la Couronne, Me Carmen Rioux, aurait rencontré la supposée victime et l’aurait questionnée, alors que la victime ellemême mentionne, en présence de son avocat, Me Marc Bellemare, qu’elle n’a jamais été questionnée sur les incidents à caractère sexuel commis par l’avocat en question et que Me Rioux l’aurait rencontrée uniquement pour lui expliquer que, dans son cas, il n’y aurait pas d’accusation portée. La notoriété et l’influence du personnage ont sans doute fait trembler le ministre et les procureurs de la Couronne au dossier.

Le ministre a eu peur de mettre le pied à terre par crainte, car le personnage en question semble très puissant.

En conclusion, je dirais que l’attitude du ministre de la Justice dans cette affaire lance le message suivant à la grandeur du Québec, à savoir qu’il y a une justice à deux vitesses: une pour les riches et influents personnages et une autre pour le monde ordinaire.

Cette décision est loin d’honorer le ministre et l’importante fonction qu’il occupe. Il a tout simplement relancé la « patate chaude » à ses procureurs de la Couronne, particulièrement à Me Rioux. J’espère que Me Bellemare va pousser ce cas au civil ou devant un juge par une plainte privée pour faire ressortir la vérité et permettre à cette dame d’être indemnisée moralement et financièrement, car je crois en sa sincérité. L’importance du personnage en question ne l’a pas intimidée.

L’attitude et la prise de position du ministre dans cette affaire me surprennent et me déçoivent énormément, c’est le moins que je puisse dire.

André Sanschagrin