Dans le collimateur de Me Bellemare
L’avocat bien connu de Québec dénoncé par Marie- Renée Baillargeon pour avoir abusé sexuellement d’elle lorsqu’elle était adolescente n’est pas sorti du bois.
Me Marc Bellemare mène sa propre enquête et il serait rendu non pas à une, ni à deux, mais bien à trois adolescentes victimes de l’avocat visé. Il a
Les risques de poursuiTe conTre me BeLLemare ne L’onT jamais freiné
déjà rencontré plusieurs témoins pour documenter son dossier. Cet élément change déjà beaucoup la donne.
Chaque développement dans ce dossier ravive dans mon esprit l’affaire René Vallé que j’avais suivie de très près.
Vallé était un homme d’affaires bien connu de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Il avait abusé sur une longue période de l’enfant d’un voisin, âgé de 11 ans au moment des premières agressions. En 1989, un procureur de la Couronne de TroisRivières, Me Jacques Trudel, a décidé après consultation de collègues de ne pas porter d’accusations criminelles.
En 1993, Me Guy Bertrand a relancé le dossier à la demande du père de la victime. Me Bertrand a déposé une plainte privée et il a réussi à convaincre le juge André Bilodeau d’ordonner la tenue d’un procès. Vallée a été reconnu coupable et a été condamné à 42 mois de pénitencier. Des procédures civiles ont suivi.
SIMILITUDES
Les deux dossiers présentent certaines similitudes et Me Marc Bellemare et Me Guy Bertrand ont en commun la même ténacité lorsqu’ils épousent une cause. De plus, Me Bellemare se porte à la défense des victimes d’actes criminels depuis plusieurs années, mais je lui prête une motivation particulière dans ce dossier en raison de l’identité du présumé abuseur.
Or, lorsque j’ai comparé les dossiers de Marie-Renée Baillargeon et du jeune Dufresne, la victime de Vallé, au cours d’une discussion avec Me Bellemare, lundi, j’ai vite constaté qu’il avait une connaissance pointue de cette affaire exceptionnelle, vieille de plus de 20 ans.
J’ai déduit de notre entretien qu’il privilégierait la voie d’une plainte privée à celle d’une poursuite civile, très incertaine en raison de l’expiration du délai de prescription de trois ans, même s’il dit officiellement que sa stratégie n’est pas encore arrêtée.
Lors de la création de la Direction des poursuites criminelles et pénales, en 2007, une disposition a certes été introduite, permettant à la Couronne de mettre fin unilatéralement, en tout temps, à une procédure initiée par une plainte privée. Toutefois, on imagine le tollé dans la population si tel devait être le cas dans le dossier de Marie-Renée Baillargeon.
UN RISQUE PERSONNEL
Me Bellemare assure n’avoir aucune inquiétude quant à une lourde poursuite civile contre lui venant de son confrère du Barreau, si ce dernier était mis en accusation, mais acquitté au terme d’un procès.
Me Bellemare a effectivement vécu dangereusement sur le plan professionnel depuis le début de sa carrière. Les risques de poursuite contre lui ne l’ont jamais freiné.
Si Me Bellemare réussit à faire citer à procès et à faire condamner un homme de toge influent, que la population croit, sans connaître son nom, trop puissant pour devoir faire face à la justice, le ministre Saint-Arnaud aura l’air d’un beau deux de pique.
Quelle est votre opinion sur l’AffAire MArie-Renée BAillArgeon? Venez en débAttre jdem.com/j. jsAmson