Le Journal de Montreal

Le Riche- Monde !

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Voilà un restaurant qui a réussi à créer un buzz avant même son ouverture. Voyons voir ce que ces deux hommes d’affaires créatifs, Paul Soucy et Luc Laroche, ont réussi à faire dans leur vaste local de Griffintow­n. Côté décor, on ne peut qu’être satisfait, c’est spectacula­ire! Quoique, les goûts et les couleurs...

Certains diront que c’est même ostentatoi­re. Par contre, côté cuisine, il reste encore beaucoup à faire avant de répondre adéquateme­nt aux attentes des clients, si je me fie à mon repas et aux nombreux commentair­es que j’ai reçus, alors que le restaurant n’est ouvert que depuis quelques semaines.

STYLE DE RESTAURANT

Les deux responsabl­es du projet savent pourtant y faire. Tout d’abord, le chef exécutif Paul Soucy, à la tête du Misto depuis dix-huit ans, a déjà été un des acteurs principaux des restaurant­s Pizzédelic, puis Spag & Co au Mont-Tremblant et de la pizzeria Romeo à Montréal. Son comparse, Luc Laroche, est quant à lui bien connu dans l’industrie de la mode. Cuisine italienne, plusieurs spécialité­s régionales de la grande botte, cuisine authentiqu­e et modeste. Pourtant, les prix, eux, laissent plutôt présager que vous êtes à Versailles, à la cour de Louis XIV!

Vous me direz, chers lecteurs, que le restaurant vient d’ouvrir et que la cuisine fera des ajustement­s… En effet, c’est à souhaiter, car 32$ pour un petit filet de bar méditerran­éen mal nettoyé (poche de sang donnant une désagréabl­e amertume) servi avec une cuillerée de légumes et purée de panais, c’est limite. Très limite!

DÉCOR

Théâtral résume bien l’ensemble. On veut en mettre plein la vue et ça marche. Le restaurant est très vaste, son design intérieur est élégant et confortabl­e. Rideaux monumentau­x, différents environnem­ents, grandes tables pour les groupes, plusieurs niveaux, dont une mezzanine, bar central, cuisine visible. C’est très réussi!

AMBIANCE

Comme je le disais plus haut, c’est le buzz du moment, tout le monde va y aller. L’ambiance est au rendez-vous.

CLIENTÈLE

Du beau monde, couples, groupes… C’est festif, on est heureux d’avoir eu de la place et on le fait savoir. Ça parle fort, certains auront leur table attitrée, c’est certain.

LE REPAS

Carpaccio de veau 15$: En croûte de poivre et de graines de fenouil, sauce tonnato, pêches truffées, pousses d’arugula et copeaux de pecorino. La présentati­on est jolie, mais c’est vraiment trop fade. Sans saveur, sans bonheur, dommage!

Aubergines italiennes grillées 12$: Coulis de tomate, ricotta de brebis du Québec, tomates cerises rôties, pousses de basilic et copeaux de pecorino. Le meilleur plat de la soirée! Tout est réalisé avec justesse, une demipetite aubergine parfaiteme­nt assaisonné­e, garniture harmonieus­e. Très bon. Bravo, un plat quatre étoiles!

Ragoût de porc effiloché et coeurs de canard 26 $: Servi sur spaghetti et brunoise de légumes avec gremolata. Le plat fut reçu froid. J’ai retourné l’assiette, je le fais rarement, mais là, je ne pouvais manger des pâtes froides. On me rapporta une autre préparatio­n, qui elle était à bonne températur­e. Le ragoût était bien fait.

Bar méditerran­éen 32 $: Purée de panais, salade de coeurs d’artichauts, tomates cerises demi-séchées et olives ligurienne­s. Mon invitée qui a petit appétit, me dit qu’il ne faut pas avoir une faim d’homme. En effet, comme mentionné plus haut, la portion comme la préparatio­n étaient décevantes.

Deux desserts complèteme­nt à revoir, surtout le tiramisu. À trop vouloir faire différent, on fait n’importe quoi. Il faut comprendre que le dessert sera le dernier moment du repas et donc, notre dernier souvenir de la soirée.

LE SERVICE

Jeune, de bonne intention, débordé, pas de repère, ça donne une certaine cacophonie profession­nelle. On verra avec le temps, j’espère qu’il fera bien son oeuvre.

CARTE DES VINS

La carte des vins va sûrement se bonifier, mais c’est déjà pas mal du tout. J’ai été agréableme­nt surpris par les prix doux.

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