Trois sports en un et du plaisir pour trois
veronique.champagne@quebecormedia.com
Avec sa popularité grandissante et la tenue d’événement d’envergure en sol québécois comme l’Ironman MontTremblant, le triathlon n’a plus besoin de présentation. Mais si je vous dis « triathlon d’hiver » , qu’imaginez-vous?
Pas évident, n’est-ce pas? Je vous donne un indice: le tir à carabine, c’est au biathlon.
On ne connaît pas bien le triathlon d’hiver, tout simplement parce qu’il existait depuis une dizaine d’années sur une formule, disons, un peu moins convaincante.
C’était ça le problème, selon François Calletta, directeur général du très populaire Pentathlon des neiges à Québec: «L’ancienne formule de triathlon d’hiver créé par l’International Triathlon Union (ITU) n’était pas un vrai sport d’hiver, puisque ses disciplines – la course à pied, le vélo de montagne et le ski de fond – n’étaient tout simplement pas tous des sports d’hiver».
Le triathlon d’hiver en 2014: raquette, patin, ski de fond.
La nouvelle formule de triathlon d’hiver sur laquelle planchait François Calletta et son équipe depuis 2008 a été acceptée l’année dernière par l’ITU: le triathlon d’hiver enchaîne désormais la course en raquette, le patinage de vitesse sur glace et le ski de fond. Une discipline qui a le potentiel de se rendre jusqu’aux Jeux olympiques selon ses enthousiastes.
Ils étaient nombreux lors du premier événement de la saison à l’Estérel le 11 janvier dernier, et ce malgré des conditions climatiques difficiles. Le nouveau circuit fait bien des heureux parmi les athlètes québécois: «Avant, il y avait juste le pentathlon comme compétition en hiver. Maintenant, on a une vraie saison d’hiver! C’est très motivant pour s’entraîner», commente l’ex- cycliste Pierre-Olivier Boily, gagnant du premier triathlon d’hiver.
La saison de triathlon d’hiver va se clore en grand avec une première mondiale ITU le 8 et 9 mars prochain à Québec dans le cadre du Pentathlon des neiges.
Les meilleurs athlètes de sports enchaînés hivernaux de par le monde s’y donneront rendez-vous.
S’ENTRAÎNER
Contrairement à sa version estivale lors de laquelle les jambes sont surtout mises à rude épreuve entre le vélo et la course, le triathlon d’hiver n’offre aucun répit: tous ses sports exigent une forte dépense musculaire concentrée sur le bas du corps. Charles Perreault ou «Chuck», athlète et entraîneur bien connu dans le milieu du triathlon, en ajoute: «Et c’est encore pire, parce qu’en plus, il y a les conditions climatiques: il fait froid, les muscles sont plus raides, et on est plus tendu et réactif à cause de la glace et des conditions changeantes.» Alors, comment on s’en sort? «D’abord, c’est de développer des acquis et une bonne technique dans chaque sport de la discipline. Ensuite, c’est de s’entraîner en état de fatigue pour réussir à maintenir ses acquis avec la fatigue et les conditions difficiles», résume l’athlète.
CONSEILS EN RAFALE
En raquette, le mot d’ordre est «cadence», et ce, malgré la lourdeur des jambes!
En patin, on fait attention à notre position qui doit être aérodynamique, c’est-à-dire penchée vers l’avant et bien soutenue par la région lombaire.
Enfin, en ski de fond, il faut penser à sa technique malgré la fatigue accumulée. On choisit le pas de patin
(le «skate») plutôt que le classique pour sa rapidité, à moins bien sûr qu’on ne maîtrise pas la technique.