Retrouvailles Nadal-federer
Les deux stars s’affronteront en Grand Chelem pour la première fois depuis 2012
MELBOURNE | ( AFP) Roger Federer et Rafael Nadal ont tous deux laissé apparaître quelques failles, hier à Melbourne, mais ils ont fait en sorte de se retrouver en demi- finales des Internationaux d’Australie pour prolonger encore un peu leur rivalité historique.
Cela faisait deux ans exactement qu’on n’avait plus eu droit à un duel en Grand Chelem entre ces deux joueurs totalisant 30 victoires dans les tournois majeurs. Le cadre était déjà le même: une demi-finale à Melbourne que Nadal avait gagnée.
Cette opposition traditionnelle avait depuis été surpassée par celle entre Nadal, le no 1 mondial, et Novak Djokovic, no 2. La satisfaction est donc grande du côté de Federer (no 6) de pouvoir goûter à nouveau à ces moments là.
Après une année 2013 traumatisante, marquée par ses problèmes au dos, ses piteux résultats (un tournoi gagné à Halle) et son recul au classement de l’ATP, le Suisse peut savourer ce retour à la lumière.
Deux j ours après une victoire déjà convaincante contre Jo-Wilfried Tsonga (no 10), il a confirmé (6-3, 6-4, 6-7 (6/8), 6-3) son retour en force face à Andy Murray (no 4), non sans avoir connu un moment de chauffe dans la troisième manche.
Il disputera demain sa 11e demi- finale consécutive à Melbourne, où il s’est imposé à quatre reprises (2004, 2006, 2007 et 2010). Ce sera au total sa 34e demi-finale en Grand Chelem, un record.
AVANTAGE NADAL
Ce sera aussi la 11e fois ( la 33e au total) que Nadal et lui s’affrontent en Grand Chelem. L’Espagnol avait auparavant pris le dessus ( 3- 6, 7- 6 ( 7/ 3), 7- 6 ( 9/ 7), 6- 2) sur le Bulgare Grigor Dimitrov, tête de série no 22 et tombeur du Canadien Milos Raonic plus tôt dans la compétition.
L’enjeu sera probablement plus grand pour Federer. Nadal mène 22-10 dans leurs affrontements, dont 8-2 en Grand Chelem. Le Suisse ne l’a plus battu dans un tournoi majeur depuis 2007 et sa victoire en finale à Wimbledon.
Cette rencontre s’annonce fascinante, car les deux ont encore quelques soucis à régler. Federer a retrouvé ses mouvements harmonieux, son jeu limpide, mais on a vu contre Murray que son mental reste friable.
Gêné par de grosses ampoules qui affectent sa prise de raquette, Nadal n’a lui pas montré son meilleur tennis à ses deux derniers matchs et seule son opiniâtreté lui a permis de s’en tirer sans dommages.
À force de perdre l’an passé contre des membres du top 5, Federer manque un peu de confiance. Cela a été évident à la fin du troisième set contre Murray, où son bras a vraiment tremblé.
EMBÊTÉ PAR « BABY FEDERER »
Il a d’abord perdu son service – pour la deuxième fois seulement du tournoi – alors qu’il servait pour le match. Puis dans le bris d’égalité, il s’est procuré deux balles de match, qu’il a jouées à reculons.
«Par rapport à mes meilleures années, je ne sais pas», a-t-il répondu quand on lui a demandé de situer son degré de confiance. Comme un aveu à demi-mot que tout n’est pas encore parfait.
Si Murray, finaliste en 2010, 2011 et 2013, avait été au top physiquement, l’issue du match aurait pu en être modifiée. Mais l’Écossais a juste repris la compétition au début du mois, après avoir été opéré du dos en septembre.
Nadal a été rudement malmené par Dimitrov, surnommé « Baby Federer » . Avant d’avouer que sa main le gênait au service, l’Espagnol a été baladé à la manche initiale avant d’élever son niveau de jeu sans être souverain dans le deuxième. Il aurait toutefois dû perdre le troisième.
Au final, le Bulgare a été rattrapé à 22 ans par son inexpérience. Il a laissé filer trois balles de troisième set, dont deux alors que le point semblait tout fait. Suffisant pour laisser à Nadal une chance de gagner son deuxième titre à Melbourne, après celui de 2009.