Le Journal de Montreal

Détroit, un chapitre nouveau

- Jean- François Chaumont lJFChaumon­tJDM cjean- francois.chaumont@quebecorme­dia.com

DÉtrOIt | À 41 ans, Daniel Alfredsson grimaçait un brin à sa sortie de la glace au Joe Louis Arena. toujours incommodé par des spasmes au dos, « Alfie » venait de pousser sa vieille machine en compagnie des autres éclopés des red Wings.

« Je te promets de répondre à toutes tes questions, mais peux-tu me donner trois minutes pour retrouver mon souffle? a dit Alfredsson en apercevant le représenta­nt du Journal. Je serai plus généreux une fois que mon coeur battra moins rapidement.»

Alfredsson a finalement pris 10 minutes avant de revenir s’asseoir devant son casier dans le mythique vestiaire des Wings. Mais il a tenu sa promesse.

L’ancien visage des Sénateurs d’Ottawa a parlé d’une multitude de sujets, allant de son état de santé, de sa nouvelle vie à Détroit, des Jeux olympiques de Sotchi et de ses plans pour l’an prochain.

Malgré les grimaces et les essoufflem­ents, Alfredsson s’attend à revenir au jeu assez rapidement.

«Je fais du progrès sur une base quotidienn­e, j’ai recommencé à patiner depuis deux jours et je peux maintenant pousser un peu plus fort, a dit le numéro 11 des Red Wings, qui a manqué les six derniers matchs des siens. J’analyserai mon état de santé après l’entraîneme­nt de jeudi (ce matin). Je ne peux pas dire si je serai de retour pour la visite du Canadien, vendredi, à Détroit, mais je ne pense pas m’absenter encore longtemps.»

OttAWA DANs sON Coeur

Au quatrième mois de la saison, Alfredsson a eu le temps de faire son deuil des Sénateurs, mais il n’oubliera jamais l’équipe pour qui il a joué pendant 17 saisons.

« J’ai le sentiment que je me retrouve à Détroit depuis assez longtemps, même si on parle de quelques mois seulement, a raconté le Suédois. Sur la glace, il n’y a rien de nouveau. Tu pourchasse­s toujours une rondelle, peu importe le chandail que tu portes sur ton dos. Au camp et à mon premier match avec les Red Wings, je trouvais ça bizarre quand je regardais le logo sur ma poitrine, mais j’ai réussi à chasser ce sentiment. Je devais tourner la page.

« L’ajustement était encore plus grand pour les membres de ma famille, je leur imposais un déménageme­nt, a-til poursuivi. En plus d’une nouvelle maison, les enfants devaient trouver une nouvelle école et de nouvelles équipes au hockey. Comme moi, ma femme et mes enfants s’ennuieront toujours d’Ottawa. Il n’y a pas de doute. Il y a eu plusieurs pleurs à notre départ. Je garderai toujours une place de choix dans mon coeur pour les Sénateurs et la ville d’Ottawa.»

Alfredsson se souviendra longtemps de l’accueil qu’il a reçu des partisans des Sénateurs à son retour le 1er décembre.

«Il n’y a pas de doute qu’ils m’ont fait une réception géniale, j’étais très ému. J’ai toutefois trouvé plus étrange le chemin entre mon ancienne maison et l’aréna. J’étais dans la même voiture que mon bon ami, Erik Karlsson. J’avais un sentiment de déjà-vu. Heureuseme­nt, je ne me suis pas trompé de vestiaire.»

ENCOrE Du PLAIsIr

Le mot retraite ne sort pas encore de la bouche d’Alfredsson. Questionné à savoir s’il accrochera ses patins à la fin de la saison, il a gardé la porte ouverte.

«Oui, c’est possible que je prolonge ma carrière d’une autre saison, a répliqué Alfredsson, l’un des plus grands gentlemen de la LNH. Ma santé déterminer­a de mon sort. J’ai subi quelques blessures cette année, mais ce n’est rien d’assez sérieux pour me pousser assurément vers la retraite. J’ai encore du plaisir à jouer et je me débrouille assez bien.»

À ses 38 premiers matchs avec les Wings, Alfredsson a déjà amassé 30 points (11 buts, 19 aides).

Plusieurs joueurs dans la fleur de l’âge rêveraient d’aussi bonnes statistiqu­es. Mais, il n’y a qu’un seul Daniel Alfredsson.

« COMME MOI, MA FEMME ET MES ENFANTS S’ENNUIERONT TOUJOURS D’OTTAWA »

– Daniel alfreDsson

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada