Autre triangle amoureux mortel ?
Un Sri Lankais de 40 ans a été poignardé dans une ruelle de Montréal, lundi soir
Un réfugié sri lankais qui avait fui la guerre civile dans l’espoir d’une vie meilleure a été poignardé à mort à Montréal, dans ce qui semble être une autre histoire de triangle amoureux, selon la police.
Jeyarasan Manikarasa, 40 ans, revenait d’une marche avec des amis lorsqu’un homme l’a abordé devant sa résidence du quartier Côtedes-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, vers 21 h 30, lundi soir.
«Ma mère était sur le balcon et elle a vu un homme agripper mon père pour qu’il le suive dans la ruelle. Ça n’avait pas l’air amical alors elle s’est dépêchée de descendre, mais il était déjà trop tard», raconte la fille aînée de la victime, Thivyapriya.
Mais la mère de famille n’a pas aperçu le corps de son mari immédiatement. «[Le suspect] était déjà retourné chez lui, mais il s’était vanté à des gens dans la rue, qui ont averti ma mère. Il répétait: “regardez ce que j’ai fait”, comme s’il était fier», détaille Thivyapriya, outrée.
Les trois enfants du couple, qui sont demeurés dans la maison, ont alors entendu leur mère hurler: Kamalambikai Manikarasa venait de faire la macabre découverte.
Le fils de la victime s’est ensuite dirigé vers la ruelle, où il a vu un couteau.
GARDE À VUE
Le décès de l’homme de 40 ans, qui présentait des lacérations au thorax, a été constaté à l’hôpital, selon Simon Delorme, porte-parole du SPVM.
De nombreux témoins se sont spontanément manifestés aux enquêteurs, ce qui a permis l’arrestation d’un suspect dans un bloc appartement voisin de la scène de crime.
« Aucune hypothèse n’est rejetée d’emblée, mais une chose est sûre, c’est que la thèse du triangle amoureux est grandement envisagée par les enquêteurs», a ajouté l’agent Delorme.
L’homme de 34 ans, dont l’identité n’a pas été révélée, a été interrogé par les enquêteurs, hier. Aucune accusation n’a été portée contre lui.
INCOMPRÉHENSION
Au lendemain du drame, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées dans le petit appartement de la rue Mountain Sight pour soutenir la veuve éplorée. La famille de Jeyarasan Manikarasa ne comprend pas ce qui a pu se passer.
La victime s’est réfugiée au Canada il y a 18 ans pour échapper à la guerre au Sri Lanka. Sa femme et sa fille aînée sont venues le rejoindre quatre ans plus tard. «C’était un homme bien, toujours prêt à aider les autres. Il faisait du bénévolat dans la communauté, en plus de son travail de cuisinier » , rapporte son frère, Sivaganesh Manikarasa.
Selon Thivyapriya, son père et le suspect provenaient du même village, mais ne se parlaient pas beaucoup. «Ils se saluaient dans la rue, mais ce n’étaient pas des amis. Je ne pense pas qu’ils se soient chicanés. Mon père était un homme gentil, souriant, qui ne voulait pas de mal à personne.»