« On ne nous prend pas au sérieux »
«Un adulte qui disparaît, ça n’a pas la même importance qu’un enfant aux yeux de la population. C’est tragique.»
Six ans après la disparition de sa fille, alors âgée de 24 ans, Andrée Béchard déplore encore que la police n’ait pas pris son cas au sérieux dès le départ.
Marilyn Bergeron a disparu sans laisser de traces le 17 février 2008, peu après avoir réintégré le domicile familial de Loretteville.
«Notre fille habitait Montréal depuis trois ans. Cela faisait quelques mois qu’elle n’allait plus bien lorsqu’elle est revenue habiter chez nous. Elle ne voulait pas nous dire ce qu’elle avait. Une semaine après son retour à la maison, elle est sortie faire une marche et n’est jamais revenue.»
«Ma fille n’allait pas bien. Elle avait un lourd secret. Elle n’osait pas nous en parler. Je n’ai pas eu le temps de découvrir ce qu’elle avait», dit Mme Béchard.
«Le corps policier qui s’est occupé de l’enquête n’a pas cerné la gravité de la situation au début, car c’était une adulte. Mais un adulte, c’est toujours l’enfant de quelqu’un. C’est important», poursuit Mme Béchard.
FICHE UTILE
C’est pourquoi cette dernière encourage vivement les familles qui ont un adulte vulnérable dans leur entourage à remplir la fiche d’identification fournie sur le site d’Enfant-Retour.
«Cela peut certainement contribuer à l’efficacité des recherches policières. Chaque détail compte», insiste Mme Béchard.
«Ça peut arriver à n’importe quelle famille. On pensait qu’on était une famille on ne peut plus normale. Et ça nous est arrivé.»