Marine Le Pen en échec au parlement européen
Le FN n’arrive pas à former un groupe parlementaire
BRUXELLES | ( AFP) L’incapacité de Marine Le Pen à former un groupe au Parlement européen et l’extrême fragilité de la coalition emmenée par le Britannique Nigel Farage illustrent la difficulté des europhobes à peser sur les institutions européennes malgré leur percée électorale.
La présidente du Front national (FN) avait pourtant multiplié ces dernières semaines les réunions à Bruxelles avec d’autres élus d’extrême droite ou nationalistes susceptibles de s’allier avec elle.
ENJEU
L’enjeu était de taille. Outre une plus grande visibilité, d’éventuelles présidences de commissions ou de souscommissions, un groupe donne l’assurance de recevoir entre 20 et 30 millions d’euros de subventions au cours des cinq années suivantes, hors salaires et avantages des députés.
Au bout du compte, Marine Le Pen n’est pas parvenue à rassembler au-delà de ses alliés «historiques» que sont le Parti pour la liberté ( PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le Parti de la liberté autrichien ( FPÔ), la Ligue du Nord italienne et le Vlaams Belang flamand (Belgique).
Pour former un groupe, i l faut au moins 25 élus de 7 nationalités différentes. Mme Le Pen n’a pas réussi à réunir suffisamment de nationalités.
Sa tentative de rallier autour d’elle les 4 élus du Congrès de la nouvelle droite polonaise ( KNP) et un élu nationaliste bulgare du VMRO a tourné court.
DES ALLIÉS ENCOMBRANTS
Cette recherche d’alliance était critiquée par le PVV néerlandais qui jugeait «encombrants» le KNP et le VMRO. Dirigé par Janusz Korwin-Mikke, 72 ans, monarchiste et ultra- libéral, le KNP clame ainsi vouloir entrer au Parlement pour « démanteler l’UE de l’intérieur » car elle représente «un projet communiste».
Durant la campagne des européennes, il s’était laissé aller à des propos révisionnistes en affirmant que « Hitler devrait être certes pendu pour avoir commis de nombreux crimes, mais pas pour l’Holocauste. Probablement, le Führer du IIIe Reich n’était pas au courant de l’extermination des Juifs», a soutenu M. Korwin-Mikke.
L’autre allié de dernière minute de Mme Le Pen était l’eurodéputé Angel Djambazki, un ultra-nationaliste bulgare proPoutine. Lors d’un rassemblement, il avait appelé ses partisans à «nettoyer la ville» des réfugiés et immigrés.
Le FN avait exclu de s’allier avec les néo-nazis grecs d’Aube Dorée, l’élu allemand du NPD ou les Hongrois du Jobbik, tous jugés «infréquentables».