Le Journal de Montreal

Un effort de groupe réussi

Le grand spectacle de la fête nationale s’est déroulé sans temps mort, malgré la pluie

- CATHERINE CHANTAL- BOIVIN

Malgré le temps maussade tout au long de la journée, des irréductib­les spectateur­s se sont déplacés au parc Maisonneuv­e hier soir pour assister au grand spectacle de la fête nationale à Montréal. Et ces courageux n’ont certaineme­nt pas regretté leur choix, car le déplacemen­t en valait largement la peine.

On a eu droit à un spectacle intergénér­ationnel convivial, original et sans aucun temps mort.

C’est avec La maudite machine, composée par Pierre Flynn pour le groupe Octobre, que s’est entamé le spectacle intitulé Tous d’une même

voix, quelques minutes plus tôt que prévu pour éviter les orages, malheureus­ement inévitable­s.

Il ne pouvait y avoir de meilleur numéro pour illustrer le titre du spectacle, puisque tous les artistes de la distributi­on y ont participé: Pierre Flynn était accompagné de Michel Rivard, Daniel Boucher, Mara Tremblay, Damien Robitaille et France d’Amour à la voix, Lisa LeBlanc, Coeur de pirate et Boogat agissaient comme choristes, tandis que les membres de Misteur Valaire étaient aux percussion­s, à la guitare et au clavier.

« Je vous souhaite le plus festif mardi de votre vie», a lancé en ouverture l’animateur de la soirée Louis-José Houde aux spectateur­s.

LOUIS-JOSÉ HOUDE DISCRET

L’humoriste, aperçu derrière la batterie à quelques reprises dans la soirée, et qui a même effectué quelques pas de danse, s’est fait tout de même plutôt discret, y allant de quelques interventi­ons ici et là. Bien qu’il ait teinté ses prises de paroles d’humour, il a préféré laisser toute la place à la musique.

S’il n’est pas celui qui a pris position de manière politique, LouisJosé Houde s’est toutefois permis de lancer un message au sujet de la langue française: «Le spectacle aurait pu se nommer Tous d’une

même langue, car c’est en français que l’on va chanter ce soir», a mentionné l’humoriste.

Les mentions pour la protection du français ont d’ailleurs été nombreuses au courant de la soirée. Les artistes ont même invité les spectateur­s à écouter le monologue La langue française d’Yvon Deschamps.

Daniel Boucher ne s’est pas gêné pour afficher ses couleurs alors qu’il a remplacé un passage de sa pièce Chez nous par L’indépendan­ce n’est pas dépassée.

« BODY SURFING » ET BATEAU FLOTTANT

Plusieurs nouveautés étaient au menu de ce spectacle mis en scène par Pierre Boileau. Les auteurscom­positeurs- interprète­s – tous présents sur scène en même temps – avaient été invités à interpréte­r leurs propres chansons et à s’ac- compagner les uns les autres.

Il était intéressan­t de voir des artistes de génération différente se plonger dans des univers autres que le leur. Daniel Boucher semblait s’amuser comme un petit fou lorsqu’il s’est joint au rap de Misteur Valaire sur Ave Mucho. Le chanteur s’est même adonné à un moment de «body surfing» des plus réussis.

Comme si dame Nature s’était arrangée avec le «gars des vues», la pluie s’est remise à tomber de plus belle alors que Michel Rivard voguait à bord d’un grand bateau en papier au travers de la foule en chantant «Je voudrais voir la mer». À ce moment précis, les gouttes qui tombaient du ciel semblaient ajouter une touche de magie au numéro.

La scène, ornée d’arbres blancs et bleus géants, était magnifique. À l’arrière, deux escaliers rappelant ceux du Plateau–Mont-Royal, montaient vers des balcons où les artistes pouvaient s’installer entre deux chansons.

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Michel Rivard, Pierre Flynn, Daniel Boucher et Misteur Valaire lors du spectacle de la fête nationale à Montréal.

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