Le Journal de Montreal

La difficile sélection pour le Tour de France

- DAVID VEILLEUX david.veilleux@quebecorme­dia.com

Le Tour de France commence dans moins de deux semaines et certaines équipes n’ont toujours pas annoncé les noms des neuf coureurs qui prendront le départ. Je me rappelle que c’était une période que je n’aimais pas parce que j’étais toujours dans l’attente de l’appel du directeur de l’équipe.

Pour faire le Tour, bien évidemment, il faut être en forme et avoir des résultats, mais il faut également être sélectionn­é par son équipe. Cette décision revient aux dirigeants de l’équipe selon les recommanda­tions des directeurs sportifs et des entraîneur­s. Le nombre maximum dans une équipe World Tour est de 30 et ils doivent choisir neuf partants pour le Tour dans ce groupe. C’est donc une décision en partie subjective qui laisse très souvent les coureurs dans l’inconnu.

Chez Europcar, nous étions 25 et les seuls qui étaient certains de prendre le départ étaient Pierre Rolland et Thomas Voeckler. Pour les autres, le directeur de l’équipe Jean-René Bernaudeau voulait toujours attendre après les championna­ts nationaux, qui ont lieu une semaine avant le départ de la Grande Boucle. L’annonce se faisait donc vraiment à la dernière minute.

C’est une décision en partie subjective, qui laisse très souvent les coureurs dans l’inconnu

AU BON MOMENT

En 2012, j’étais pressenti pour faire partie des neuf coureurs, mais c’est seulement cinq jours avant le départ que j’ai appris que je n’avais pas été choisi. L’an dernier, mes bons résultats au début de juin au Critérium du Dauphiné m’ont permis d’obtenir ma sélection plus tôt que les autres, à environ trois semaines du départ.

Pour faire le Tour, la forme physique doit être optimale en juillet. Si tu es bon en mai et que tu obtiens des résultats significat­ifs, ça ne veut pas dire que tu seras en forme en juillet. C’est pourquoi les directeurs sportifs doivent suivre de très près leurs coureurs et bien les connaître pour faire le bon choix.

L’autre élément clé d’une sélection, c’est le travail d’équipe. Pour Sky, tout ce que les dirigeants veulent, c’est avoir des coureurs pour épauler Froome. Chez Europcar, c’était la même situation. La direction ne s’attendait pas à ce que je gagne une étape ou bien que je finisse dans les premiers du général. Elle voulait plutôt que je sois présent pour aider Rolland et Voeckler.

ENTENTE

Finalement, il y a aussi un aspect contractue­l. Si on a un bon coureur qui obtient des résultats lui valant de faire le Tour et qu’on le laisse à la maison, il y a de fortes chances qu’il décide de quitter l’équipe l’année suivante. Et, à l’inverse, on fait faire le Tour à un coureur que l’on veut conserver et à qui on veut faire plaisir.

Cette année, la non-sélection de Nacer Bouhanni par FDJ.fr est une surprise. Après d’excellents résultats au

Giro, il avait mentionné son intérêt à faire le Tour, mais également la possibilit­é de quitter l’équipe si jamais il n’était pas choisi. Difficile de comprendre comment Madiot a fait sa sélection.

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