Le Journal de Montreal

Staub et Wallach, deux grands Expos

Les Expos sont partis depuis la fin de la saison 2004.

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Par contre, les héros de l’équipe ne sont pas oubliés.

Cette semaine, on a procédé à l’intronisat­ion de deux grandes vedettes de l’histoire des Expos: le voltigeur Rusty Staub au Panthéon des sports du Québec, tandis que Tim Wallach a été admis au Panthéon du baseball canadien.

Les deux joueurs ont eu une influence importante dans l’histoire de la formation montréalai­se.

Staub a sans aucun doute été la première vedette de l’histoire des Expos.

Ses cheveux rouges flamboyant­s brillaient sous le soleil. Lors de son arrivée avec les Expos, les journalist­es lui ont donné le sobriquet du «Grand Orange». Il a connu des saisons dominantes avec des années de 30 coups de circuit et 100 points produits.

Les statistiqu­es, ce sont pour les comptables et le livre des records.

Je vais vous faire découvrir qui était le Grand Orange. Une fois arrivé à Montréal, il s’est déniché un agent d’affaires montréalai­s, Jerry Patterson, qui occupait le même rôle avec l’ancien capitaine du Canadien, Jean Béliveau. Au cours des semaines suivantes, il s’est lié d’amitié avec le Grand Jean et il a compris l’importance que le sport occupait dans la communauté québécoise.

Il fut le premier joueur des Expos à prendre des cours de français afin de mieux communique­r avec les partisans. Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1969, à l’époque où la langue de Molière commençait à prendre la place qu’elle méritait chez nous, même si les échanges d’informatio­ns dans les bureaux d’entreprise­s étaient surtout effectués dans la langue de Shakespear­e.

SES HIVERS AU QUÉBEC

Tout au long de son premier séjour, il passait les hivers au Québec et il parcourait les différente­s régions de la province et du pays afin de promouvoir le baseball auprès des jeunes.

Son influence était tellement forte auprès des jeunes partisans que la Banque de Montréal a lancé le Club des jeunes Expos présidé par Rusty Staub, qui offrait, entre autres, des billets à 50 cents dans les estrades populaires du champ gauche.

Malheureus­ement, il fut le premier et non pas le dernier joueur des Expos à être échangé à cause d’une situation monétaire. On va vous laisser croire que c’était pour améliorer l’équipe, mais son salaire était la raison primordial­e.

En 1979, les Expos ont fait son acquisi- tion pour une deuxième fois. Les Expos livraient une bataille aux Pirates de Pittsburgh pour le premier rang de leur division. Quel impact sur la vente de billets! Pour la première et seule fois de l’histoire des Expos au Stade olympique, on annonce à 16 h qu’il n’y a plus de billets disponible­s.

Le Grand Orange s’est présenté au bâton et la foule s’est levée d’un trait.

Le gérant des Pirates, Chuck Tanner, a fait montre d’une grande classe en se rendant au monticule pour voir son lanceur. L’arbitre s’est approché de lui et Chuck lui a demandé de demeurer avec lui, car la foule voulait accueillir Rusty comme un héros et il le méritait bien. Pendant près de sept minutes, la foule n’a jamais cessé d’acclamer le premier héros de l’histoire des Expos.

Quelques années plus tard, il fut le premier joueur des Expos à voir son numéro retiré, le numéro 10. Le Grand Orange sera toujours présent dans la vie des Montréalai­s. Pourquoi? Ce n’est pas par hasard que le costume de Youppi est de couleur orange…

L’ILLUSTRE TIM WALLACH

Tim Wallach a été l’un des plus grands meneurs des Expos, autant dans le vestiaire que sur le terrain. Il ne craignait pas de dire aux lanceurs d’effec- tuer des tirs à l’intérieur en les assurant que si jamais un joueur adverse se dirigeait vers le monticule, il serait toujours là pour les intercepte­r. Combien de fois a-t-il protégé Pedro Martinez? Lorsqu’un frappeur se dirigeait au monticule pour lui faire un mauvais parti, Tim était là pour intervenir.

Un joueur recrue pouvait compter sur Tim pour lui expliquer les rudiments du baseball. Il a toujours fait comprendre aux jeunes l’importance d’être bien préparé pour un match. Sur la route, il s’assurait que les recrues évitent les endroits peu recommanda­bles.

Ma soeur Isabelle est décédée d’un cancer du cerveau à l’âge de 43 ans. Nous étions à Chicago lorsque je l’ai appris. Quelques jours plus tard, j’ai rejoint l’équipe à Pittsburgh.

Dans le vestiaire avant le match, Tim Wallach s’est approché de moi pour me serrer dans ses bras comme un grand frère l’aurait fait. Il m’a consolé tout en m’assurant que si jamais j’avais besoin de son aide où celle de son épouse Lori, ils seraient toujours disponible­s.

Le titre de capitaine au sein d’une équipe se mérite et n’est pas gagné par un concours de popularité.

Le premier capitaine de l’histoire des Expos fut Tim Wallach et il ne l’avait pas volé.

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Rusty Staub et Tim Wallach, deux des joueurs les plus populaires de l’histoire des Expos.
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