Le Journal de Montreal

Le parcours atypique d’un surdoué

Laurent Duvernay-Tardif ne croyait pas faire carrière au football il y a à peine trois ans

- Pierre Durocher PDurocherJ­DM pierre.durocher@quebecorme­dia.com

Il a passé deux années de sa vie sur un voilier avec sa famille, il a souvent mis la main à la pâte à la boulangeri­e de ses parents à Mont- Saint- Hilaire, il est à compléter son doctorat en médecine et il est sous contrat pour quatre ans avec les Chiefs de Kansas City.

Le parcours de Laurent Duvernay-Tardif vers le rêve américain qu’est la NFL est ce qu’on pourrait qualifier d’atypique. Il suffit de penser que ce colosse de 6 pi 5 po, 315 livres, a commencé à j ouer au football à l ’ âge avancé de 15 ans.

Et ce n’est qu’en 2011 qu’il s’est mis à croire en ses chances de faire carrière dans ce sport, lorsque son entraîneur avec les Redmen de McGill l’a muté au sein de la ligne à l’attaque.

Le Journal de Montréal a rencontré cet athlète d’exception, ce surdoué, lors de son bref passage à Montréal cette semaine, soit entre le camp d’entraîneme­nt des recrues des Chiefs et un symposium à Cleveland. L’entrevue s’est déroulée au stade Percival-Molson.

VIOLON, VOILE ET FOOTBALL

On en a profité pour parler à sa mère, Guylaine Duvernay, qui admet que le parcours de son fils sort de l’ordinaire.

« Il suivait des cours de violon en secondaire 5 avant d’aller s’entraîner au football, se souvient-elle. Lors de notre second périple d’un an sur un voilier, Laurent a démontré de grandes capaci- tés d’apprentiss­age ainsi qu’un sens des responsabi­lités peu commun pour un garçon de son âge. Il a toujours été déterminé à réussir ce qu’il entreprend. Il est débrouilla­rd et autonome.

«Ces longs voyages en mer ont fait de nous une famille tissée serrée (le couple a aussi deux filles). Laurent prenait ses études au sérieux sur le bateau et on revenait à temps pour qu’il puisse passer ses examens du Ministère», relate-t-elle.

« Ça démontre qu’on peut faire les choses différemme­nt et réussir tout autant dans la vie. Laurent a fait de la compétitio­n à la voile, il a enseigné ce sport à Gaspé et il nous a aussi beaucoup aidés à notre boulangeri­e, Le pain dans les

voiles. » Bien sûr, Guylaine a hâte que son fils soit médecin, lui qui a gagné des prix d’excellence pour ses résultats académique­s. Mais pour le moment, elle se ré- jouit de voir qu’il est en mesure de vivre sa passion pour le football dans la NFL.

LE PLAN A ET LE PLAN B

Le colosse de 23 ans a passé les six dernières semaines à Kansas City. Il a pris part à divers camps d’entraîneme­nt pour les recrues et il brûle d’impatience d’y retourner le 20 juillet pour le début du vrai camp.

«J’ai beaucoup appris sur le plan de la technique et de la stratégie. C’est pas mal plus complexe que dans les rangs universita­ires et je sais qu’il m’en reste encore beaucoup à apprendre», raconte Duvernay- Tardif, qui s’est entraîné comme bloqueur et garde avec l es Chiefs.

« Si la NFL représente un niveau de plus pour les joueurs issus de la NCAA, dans mon cas, c’est comme si je devais gravir six niveaux en même temps!

«Mon plan A est de faire carrière dans la NFL, ce qui représente le rêve de tout joueur de football. Je me concentre làdessus à 100 %. Le plan B, c’est la médecine. Mais je ne m’assois pas sur ça en me disant que mon avenir est assuré», poursuit celui qui fut aussi repêché par les Stampeders.

«Je veux réussir à percer l’alignement des Chiefs dans les prochaines années. Je franchirai les étapes une à la fois», conclut Duvernay-Tardif, qui complétera sa résidence en médecine durant la saison morte.

Il venait d’ailleurs de terminer une rotation de quatre semaines en pédiatrie à l ’ Hôpital de Montréal pour enfants lorsqu’il a été repêché le 10 mai par les Chiefs de Kansas City.

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