Le Journal de Montreal

Une « Genie Army » à conquérir à Londres

- JOANIE GODIN Agence QMI

LONDRES | C’est peutêtre parce que sa désormais célèbre «Genie Army» était moins présente dans l es gradins qu’Eugenie Bouchard n’a pas offert une performanc­e qui l’a pleinement satisfaite, hier, lors du premier tour du tournoi de Wimbledon.

Peu importe le nombre de partisans sur qui elle pouvait compter dans les gradins, Bouchard l’a tout de même emporté, sachant élever son niveau de jeu aux bons moments, notamment à 5- 5 dans les deux manches contre Daniela Hantuchova.

« Je m’attendais à un match difficile et ç’a été le cas. Je sens vraiment que je n’ai pas été à mon mieux durant la majeure partie du match, mais j’ai été compétitiv­e quand ça comptait et j’en suis fière», a dit la Québécoise après sa victoire.

Ce qu’elle a moins aimé de son j eu, c’est son manque de constance. Bouchard a réussi de superbes coups. Cependant, elle a commis des fautes qu’elle évite habituelle­ment et a perdu son service trois fois.

« Je ne f rappais pas la balle aussitôt que j’aurais dû le faire. Hantuchova tentait nettement d’être en contrôle des échanges. Je trouve que j’ai été sur la défensive plus souvent que j’aurais aimé. Au moins, j’ai réalisé tout ça pendant le match et j’ai tenté de faire quelques ajustement­s en fin de deuxième manche » , a- t- elle expliqué, ajoutant qu’il y a toujours un peu de nervosité lors d’une première rencontre d’un tournoi majeur.

ADVERSAIRE CORIACE

Il faut dire que le tirage au sort ne l’avait pas trop avantagée, car elle faisait face à une adversaire coriace dès le premier tour. Bouchard en était seulement à son deuxième match sur gazon, puisqu’elle s’était inclinée d’entrée de jeu à l’Omnium Topshelf, aux Pays- Bas, après avoir atteint le carré d’as sur terre battue à Roland-Garros.

Le gazon est une surface plus rapide, mais aussi plus glissante et Bouchard est d’ailleurs tombée deux fois pendant son duel. « C’est difficile de s’ajuster, mais je me suis beaucoup entraînée sur gazon. La saison est très courte, donc j’essaie de profiter de chacun de mes matchs.»

BÂTIR LA « GENIE ARMY »

Quelques rares partisans affichaien­t les couleurs de la « Genie Army » et ils étaient éparpillés dans les estrades du court numéro 1. Cette foule plus tranquille n’a toutefois pas déçu Bouchard.

«C’est normal que ce soit plus calme, on est à Wimbledon. Les gens ont beaucoup de classe ici et c’est ce à quoi on s’attend. C’est la tradition et j’aime ça», a-telle affirmé avec le sourire, pendant qu’elle était accompagné­e sur le podium de deux peluches – Cendrillon et un chien – qu’elle avait reçues le matin, à l’entraîneme­nt.

Elle espère toutefois pouvoir jouer encore quelques matchs à l ’ All England Club, question de recruter de nouveaux membres à son «fan-club».

UNE NOUVELLE PRESSION

La jeune athlète est déjà une habituée du court numéro 1 – le deuxième plus gros du site –, car elle y avait remporté les grands honneurs chez les juniors en 2012. Cette année, avant même d’avoir disputé un premier point, son visage et son nom placardaie­nt déjà les publicatio­ns de Londres et du reste du monde. Une commandite par-ci, une soirée mondaine par- là, Bouchard est la nouvelle coqueluche du tennis féminin.

Bouchard doit maintenant livrer la marchandis­e sur le terrain et elle admet ressentir une certaine pression.

«Je sais que j’ai plus d’attention et je sens qu’on s’attend à ce que je gagne plus de matchs. Quand on est mieux classée que son adversaire l a majorité du temps, c’est là où on s’attend à des victoires. Mais j’essaie de ne pas y penser. Il se dit tellement de choses à mon sujet que j ’ essaie d’en ignorer le plus possible et de me concentrer sur mon j eu » , a admis la joueuse de 20 ans.

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