Antipuces potentiellement mortels
Des produits vendus librement sans égard aux dangers reliés à son utilisation
Des traitements anti- puces contenant de la permethrine, pesticide potentiellement mortel pour les chats, sont disponibles en vente libre dans les animaleries à grande surface du québec, sans que les employés soient vraiment au courant du danger relié à l’utilisation du produit. une situation que déplorent plusieurs vétérinaires.
« La permethrine tue la puce en s’attaquant à son système nerveux. Elle fait la même affaire au chat » , décrit la Dre Amélie Blanchet. Si le félin n’en meurt pas, i l risque des séquelles permanentes, selon la vétérinaire.
Sans danger pour les chiens ou les humains, le simple fait d’être exposé au produit peut s’avérer extrêmement nocif pour le chat. La plupart des préposés des animaleries rencontrés par Le
Journal n’en savent rien. « Ils [ l es vétérinaires] essaient de mettre les gens en garde, mais on ne peut pas empêcher les animaleries de [ vendre ces produits- là] » , se désole la Dre Blanchet. « C’est de la cochonnerie. C’est donner du trouble à son animal en étant mal informé » , poursuit- elle, ajoutant que ce genre de traitement devrait être prescrit par un vétérinaire seulement. « Ils sont vraiment plus sécuritaires et plus complets » , tranche- t- elle.
FULGURANT
Il y a quelques semaines, des employés de la Clinique Vétérinaire de Cowansville ont publié sur Facebook une vidéo poignante d’un petit chat intoxiqué avec le pesticide. Ils y dénoncent les dangers de la permethrine. La pauvre petite bête tremble comme une feuille et est recroquevillée sur ellemême.
«Les symptômes apparaissent en l’espace de quelques minutes ou quelques heures » , indique le Dr Robert Brault, propriétaire de la clinique. « Ça cause des spasmes musculaires. Ça peut possiblement être douloureux», enchaîne-t-il.
Au passage du Journal dans quelques animaleries, des employés étaient sur- pris d’entendre parler du danger relié au produit. «Vous m’apprenez de quoi (sic)», admet d’emblée un préposé de l’animalerie Létourno du boulevard Hamel. Il a pourtant raconté avoir eu des problèmes avec son chat, après avoir utilisé un vaporisateur ambiant contre l es puces à base de permethrine. « Ça l’a affecté. Il a été K. O deux ou trois jours » , raconte-t-il.
Pour sa part, une préposée de l’animalerie Dyno de la rue Soumande ne se soucie pas tellement des dangers reliés à l ’ utilisation des produits qu’elle vend contenant de la permethrine.
«Il faudrait vérifier le pourcentage [de permethrine] permis » , indique- t- elle, mentionnant qu’elle ne détient pas l’information. « Logiquement, ça devrait [être correct]», ajoute la préposée.